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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Facebook réitère clairement sa menace après l’adoption de la loi sur les nouvelles

Photo REUTERS
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Raphaël Pirro

2022-12-15T00:01:30Z
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Quelques instants après l’adoption de la loi qui forcerait les géants du web à contribuer de façon plus substantielle aux médias canadiens, Facebook revient à la charge dans un courriel et menace plus clairement que jamais de retirer le contenu journalistique canadien de sa plateforme. 

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«Aujourd’hui, la Chambre des communes a adopté la Loi sur les nouvelles en ligne, qui nous oblige à envisager le retrait des nouvelles de Facebook au Canada afin d’éviter de nous soumettre à des négociations imposées par le gouvernement qui ne tiennent pas suffisamment compte de la valeur que nous offrons aux éditeurs», a déclaré Rachel Curran, responsable des politiques publiques pour le Canada de Meta, maison-mère de Facebook.

Citant une étude du Directeur parlementaire du budget (DPB), la loi «profiterait principalement aux diffuseurs – et non aux journaux locaux et régionaux», explique Mme Curran.

«Nous exhortons le Sénat à examiner sérieusement les implications d’un projet de loi qui aura une incidence sur la façon dont les informations sont partagées en ligne et nuira aux organes de presse locaux novateurs», conclu-t-elle.

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«Petit jeu»

Le ministre responsable du dossier, Pablo Rodriguez du Patrimoine canadien, ne s’Est pas montré impressionné par la réaction de Meta.

«On a des discussions constructives avec Facebook, mais ils continuent de jouer au même petit jeu qu’en Australie. En bout de ligne, on veut une presse libre et indépendante au Canada, parce que c’est fondamental à notre démocratie», a-t-il exprimé.

La grande réforme d’Ottawa a été adoptée possiblement pour une dernière fois en Chambre, mercredi, et est à un cheveu de recevoir la sanction royale au Sénat.

À ce stade-ci, l’obstacle le plus important est le front commun des conservateurs qui, autant aux Communes qu’au Sénat, s’opposent vigoureusement au volet de C-18 qui tente d’ériger des paramètres entourant le discours «haineux» en ligne.

Tout n’est pas encore gagné pour le gouvernement Trudeau, et les débats pourraient reprendre en Chambre si les sénateurs l’y forcent.

De son côté, Google Canada avait aussi critiqué le projet de loi C-18 en affirmant qu’il rendrait plus difficile de gérer la désinformation et compliquerait l’accès à de l’information journalistique fiable.

Facebook avait déjà causé un tollé en Australie après avoir banni pendant plus d’une semaine les nouvelles sur sa plateforme après l’adoption d’une loi similaire, qui a d’ailleurs servi d’inspiration au gouvernement Trudeau.

Selon le DPB, C-18 pourrait rapporter aux alentours de 330 millions $ par année aux médias canadiens.

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