«Face-à-Face» de TVA: «Carney refuse de participer à cause de son piètre français», selon Emmanuelle Latraverse

Yahia Arkat
Le refus de Mark Carney de participer au débat Face-à-Face du réseau de TVA constitue visiblement une erreur, croit une analyste politique qui explique cette défection par la non-maîtrise du français du chef libéral.
«Pour une raison très simple, c’est que ça ouvre le débat, justement, sur l’éléphant dans la pièce de cette campagne-là, qui est le très, très piètre français de Mark Carney», a estimé Emmanuelle Latraverse au TVA Nouvelles de 22h lundi, sur les ondes de TVA.
M. Carney, qui avait un moment laissé entendre, lundi matin, qu’il allait participer au débat des chefs, a fait volte-face, forçant le réseau TVA à annuler cet important rendez-vous de la campagne électorale.
Pour Mme Latraverse, on est dans un pays où on exige des chefs conservateurs qu’ils soient bilingues, mais c’est le Parti libéral du Canada, qui est le parti des langues officielles, qui minimise ce handicap de la non-maîtrise de la langue de Molière.
À la question de savoir si M. Carney aurait sauté dans la mêlée s’il avait une meilleure maîtrise du français, l’analyste politique estime que le chef libéral s’est désisté parce que, justement, c’est «un débat très difficile» où il a tout à perdre à y aller.
En outre, Mme Latraverse ne s’explique pas que le parti des langues officielles trouve, en raison de la menace Donald Trump, des excuses à ce que son chef ne maîtrise pas le français dans un pays où on a mis 130 ans pour exiger que le premier ministre fédéral soit bilingue.
Elle a cité le cas des anciens chefs conservateurs, à l’exemple de Paul Martin, Stephen Harper, Erin O’Toole et Andrew Scheer, qui n’étaient pourtant pas francophones, mais qui ont fini par maîtriser plus ou moins la langue française.
«À cause de Donald Trump, on nous dit qu’un homme qui a été haut fonctionnaire, sous-ministre, gouverneur de la Banque du Canada, qui a eu accès aux meilleurs cours de français disponibles, ne s’est pas donné la peine d’être bilingue», a-t-elle déploré.
–Regardez l’intégralité de l’entrevue dans la vidéo ci-dessus.