Fabricant de pièces automobiles: une usine de 125 employés fragilisée par les tarifs de Trump


Louis Deschênes
Une usine de 125 travailleurs dans le Bas-Saint-Laurent, comme une centaine d’entreprises de l’industrie des pièces automobiles au Québec, sera fragilisée par les tarifs douaniers annoncés par Donald Trump cette semaine.
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AMT Moulage qui fêtera ses 60 ans en 2027 est au cœur de la vitalité économique des 1070 habitants de la municipalité de Saint-Cyprien située à une quarantaine de minutes de Rivière-du-Loup.
La manufacture expédie des pièces moulées sous pression d’aluminium à grand volume.
C’est environ 20 % des automobiles assemblées en Amérique du Nord qui contiennent au moins une pièce fabriquée par AMT.
Même si c’est difficile d’évaluer l’impact à moyen terme, le directeur général, stratégie confirme que son entreprise sera secouée par ces nouveaux droits de douane.
«L’automobile, c’est un marché intégré. Quiconque fabrique des pièces automobiles va être touché d’une façon ou d’une autre», explique Frédéric Jean.
Les pièces fabriquées dans cette usine se retrouvent dans des véhicules vendus partout au Canada et aux États-Unis.

«On est exposé tout autant»
Même si la clientèle directe d’AMT n’est pas américaine, c’est l’effet domino qui inquiète les dirigeants.
«On est exposé tout autant. L’important ce n’est pas est-ce qu’on vend aux États-Unis ou pas ? L’important c’est est-ce que de nos pièces finissent par traverser les douanes à un endroit ou un autre ? Et la réponse est oui», précise M. Jean.
Le climat d’incertitude depuis des semaines joue sur le moral des troupes autant au sein de l’industrie, chez les employés que dans la population en général.
«Personne qui est dans l’industrie manufacturière, ne peut pas regarder ça et ne pas avoir des doutes et je pense que c’est normal tout le monde se questionne», admet le gestionnaire.
Les contre-tarifs les pénalisent
Comme plusieurs autres dirigeants au pays, Frédéric Jean s'interroge sur la pertinence des contre-tarifs imposés par le Canada.
Pour AMT qui a besoin de l’aluminium comme matière première, la réplique canadienne cause bien des maux de tête.
«Non seulement on est exposé [à l’imprévisibilité de Trump], mais on va payer notre aluminium plus cher. Ne pas pénaliser des entreprises manufacturières en rajoutant des tarifs sur tout ce qu’elle achète, ça serait un bon premier pas.»
D’ailleurs, M. Jean souhaite que la voix des intervenants de son milieu soit entendue par les instances gouvernementales à ce sujet.