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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

F*** les écrans: quand la forêt garde nos enfants

Photo fournie par Tourisme Outaouais, Myriam Baril-Tessier
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Émilise Lessard-Therrien

2025-07-22T23:00:00Z
2025-07-23T04:00:00Z
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«Là, on va dire que des gros nuages noirs s’en viennent. Il faut arrêter la cueillette et se construire un abri.»

Nous avons traîné une ribambelle d’enfants sur la montagne où on fait le plein de bleuets. Les nôtres, mais aussi ceux d’amis et notre petit neveu. À peine sortis du camion, ils ont pris d’assaut la forêt et les caps de roches avec leur petit panier. Pour les bleuets, mais aussi pour les baies du thé des bois (qui goûte la pâte à dents d’adulte!) qui sera leur médicament «à semblant».

Pendant deux heures, nous les avons entendus rire au loin. Tantôt c’était le temps de faire les provisions, tantôt il fallait récolter le bois pour le feu. Ensemble, à cinq, ils se sont bricolé une grande histoire pleine d’aventures, de coopération et surtout, d’imaginaire. Un récit complètement ancré dans le théâtre où se joue la scène: le bois. Le vrai, celui enchevêtré, plein de racines et de vie qui poussent pêle-mêle.

Jouer aux enfants sauvages

Pas le sauvage péjoratif. Pas celui pour humilier. Mais bien le sauvage au sens le plus propre du terme possible. Sauvage comme dans non domestiqué. Comme dans indompté. Comme dans totalement libre.

Un moment plus sain n’aurait pu être possible.

L’heure du dîner était largement dépassée quand on a voulu rentrer après une cueillette si généreuse et tellement paisible! Ce fut le seul concert de protestations que nous avons eu de la matinée.

Libérer l’enfance

C’est tellement ça l’enfance au fond. S’inventer des mondes dans un terrain plus grand que nature. Offrir un espace propice pour que la curiosité et l’imagination s’emballent. Pour expérimenter avec tous ces sens à la fois.

Nous n’avons jamais eu d’iPad à la maison. Les téléphones restent bien dans nos poches. Ici, c’est la forêt qui capte l’attention de nos enfants et ça leur fait un bien fou.

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