Extrémistes violents: quatre hommes, dont des militaires canadiens, arrêtés à Québec
Ils voulaient créer une milice antigouvernementale et prendre un territoire de Québec «par la force»

Sarah-Maude Lefebvre
Des soldats canadiens qui voulaient créer une milice antigouvernementale ont été arrêtés par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Ils auraient voulu prendre «par la force» un territoire de la région de Québec, selon le corps de police.
Quatre hommes de Québec, dont des membres actifs des Forces armées canadiennes, ont été interpellés mardi matin. Marc-Aurèle Chabot, Simon Angers-Audet et Raphaël Lagacé sont accusés d’avoir accompli des actes concrets afin de faciliter une activité terroriste.
Selon la GRC, les trois accusés voulaient créer une milice antigouvernementale. L’acte d’accusation mentionne que les suspects auraient notamment mené leurs activités à Québec et Montréal, ainsi qu’à Petawawa et Rolphton, en Ontario.

«Pour y arriver, ils ont notamment pris part à des entraînements de type militaire, à des exercices de tirs, d’embuscade, de survie et d’orientation ainsi qu’à une opération de repérage. Diverses armes à feu, dont certaines prohibées, des chargeurs à haute capacité et de l’équipement tactique auraient été utilisés lors de ces activités», a écrit la GRC dans un communiqué.
Un quatrième individu, Matthew Forbes, est accusé en lien avec la possession d’armes à feu, de dispositifs prohibés, d’explosifs et de marchandise contrôlée.
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«D’autres accusations pour des infractions liées à la possession de dispositifs prohibés, la cession d’armes à feu et de munitions, à l’entreposage négligent d’armes à feu, la possession d’explosifs et la possession de marchandises contrôlées sont également déposées dans ce dossier», a indiqué la GRC.

Recrutement en ligne
Les accusés possédaient un compte Instagram avec lequel ils tentaient de recruter des gens habiles dans le maniement des armes à feu. Les policiers ont commencé à surveiller les accusés en 2023, après avoir reçu des informations à leur sujet. L'enquête a permis d'arrêter quatre individus, mais un nombre important d'internautes suivaient aussi assidûment le compte Instagram.
Ce compte leur servait aussi à identifier leurs lieux d’entraînement au Québec et en Ontario. Ils y faisaient également l’apologie de la violence et des armes, selon la GRC.
D’ailleurs, lors d’une perquisition menée en janvier 2024, les policiers avaient mis la main sur un impressionnant arsenal, soit 16 engins explosifs, 83 armes à feu et accessoires, environ 11 000 munitions de divers calibres et près de 130 chargeurs.
Des lunettes de vision nocturne ainsi que de l’équipement militaire avaient aussi été saisis.
Comparution aujourd’hui
Les quatre individus comparaissent aujourd’hui au palais de justice de Québec. Selon l’acte d’accusation, Chabot et Lagacé seront visés par cinq chefs d’accusation, soit d’avoir facilité une activité terroriste, en plus de quatre chefs d’accusation visant l’entreposage ou la possession d’armes, de dispositifs prohibés ou d’explosifs.
Dans le cas d’Angers-Audet, ce sont trois chefs d’accusation liés aux armes et aux dispositifs prohibés qui s’ajoutent à l’accusation liée au terrorisme, pour un total de quatre accusations.
De son côté, Matthew Forbes est visé par onze chefs d’accusation pour la possession d’armes ou de matériel contrôlé, ainsi que pour le transfert à d’autres personnes de ces marchandises.


Les Forces armées canadiennes, le Service de police de la Ville de Québec et la Sûreté du Québec ont notamment participé à cette enquête de l’Équipe intégrée sur la sécurité nationale de la GRC.

Les quatre accusés
Marc-Aurèle Chabot, 24 ans, de Québec
Simon Angers-Audet, 24 ans, de Neuville
Raphaël Lagacé, 25 ans, de Québec
Matthew Forbes, 33 ans, de Pont-Rouge
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