Extrémisme violent: l’un des militaires de Valcartier accusés avait été déployé en mission
L'armée canadienne assure que les armes saisies ne provenaient pas de son stock


Jean-Louis Fortin
Un des militaires de la région de Québec soupçonnés de s’être livrés à de l’extrémisme violent avait été déployé dans le cadre de deux missions de l’armée canadienne, au cours des dernières années.
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Matthew Forbes, 33 ans, avait été envoyé en mission en 2019 dans le cadre de l’opération Reassurance des Forces armées canadiennes (FAC), a indiqué l’armée lundi matin dans une réponse écrite à des questions posées la semaine dernière par notre Bureau d’enquête.
Dans le cadre de cette opération qui est toujours en cours, des activités ont notamment eu lieu en Lettonie, en Roumanie, en Islande et en Lituanie. Cette mission, la plus importante de notre armée outre-mer, n’en est pas une de combat et vise plutôt à renforcer la défense de cette région du globe.
Forbes, basé à Valcartier dans la région de la Capitale-Nationale, a le grade de bombardier dans le 5e régiment d’artillerie légère, soit l’équivalent d’un caporal dans les autres unités de l’armée canadienne.
Il avait également participé à l’opération Cadence en juin 2018, qui visait à assurer la sécurité autour des chefs d’État lors du Sommet du G7 dans la région de Charlevoix.
Il fait face à plusieurs accusations en matière de possession d’armes à feu, d’explosifs et de marchandises contrôlées.
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Restriction d’accès
L’autre membre actif de l’armée canadienne arrêté la semaine dernière, le caporal Marc-Aurèle Chabot, 24 ans, fait partie du Royal 22e Régiment et n’avait pour sa part participé à aucun déploiement.

Interrogée à savoir si ses membres avaient fait l’objet de mesures disciplinaires à partir du moment où ils ont été visés par une perquisition de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en janvier 2024, l’Armée canadienne n’a pas répondu spécifiquement à notre question.
«Nous pouvons confirmer que ces individus n’ont pas exercé de fonctions militaires et n’ont pas accès à la base militaire sans escorte», a indiqué l’armée.
«À tout moment, si l’intégrité d’un membre des FAC était mise en doute, l’adoption de diverses mesures serait envisagée, notamment la restriction de l’accès à la base, aux armes et aux autorisations de sécurité, en plus d’autres mesures administratives», poursuit-on dans la réponse écrite.
Les armes ne provenaient pas de l’armée
Lors de la perquisition, les policiers avaient saisi un impressionnant arsenal qui incluait 16 engins explosifs, 83 armes à feu et accessoires, près de 130 chargeurs et un total d’environ 11 000 munitions.

Selon l’Armée, «les armes, munitions et explosifs saisis dans le cadre de l’enquête menée par la GRC [...] ne provenaient pas des Forces armées canadiennes».
Marc-Aurèle Chabot, tout comme Simon Angers-Audet et Raphaël Lagacé, fait face à des accusations d’avoir voulu faciliter une activité de terrorisme, un crime passible d’un maximum de 14 ans d’emprisonnement.
La GRC affirme qu’ils voulaient créer une milice «antigouvernement et antiaurorité». Selon les informations de notre Bureau d’enquête, ils recrutaient des membres sur Instagram et avaient même ciblé une zec dans la région de Portneuf comme repaire potentiel, pour se défendre contre les forces de l’ordre.
Les quatre accusés dans cette affaire ont plaidé non-coupable.
Avec la collaboration de Sarah-Maude Lefebvre
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