ExpoCité a craint pour sa réputation lorsqu’elle a forcé l’annulation du concert de l’artiste pro-Trump Sean Feucht


Jean-Philippe Guilbault
C’est par crainte pour sa réputation qu’ExpoCité a forcé l’annulation du concert de l’artiste chrétien pro-Trump Sean Feucht en juillet dernier.
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Dans des documents diffusés en vertu de la Loi sur l’accès aux documents que Le Journal a pu consulter, on apprend qu’ExpoCité a usé d’une clause contractuelle prévue pour toute «activité qui [...] est susceptible d’affecter de façon préjudiciable [ses] intérêts ou [sa] réputation» afin de forcer l’annulation du spectacle.
Dans une lettre adressée à l’organisation Burn 24/7, fondée par Sean Feucht, la directrice d’ExpoCité, Catherine Chénier, précise que le spectacle prévu le 25 juillet dernier «génère une importante controverse et a des conséquences sur la réputation d’ExpoCité».
Il s’agit d’un son de cloche différent de ce qui avait initialement été avancé par l’administration municipale au moment de l’annulation du spectacle. Un porte-parole de la Ville affirmait alors que Sean Feucht n’était tout simplement pas inscrit au contrat de location.
Décrit par des médias comme un «nationaliste chrétien» de plus en plus influent chez les républicains américains, Sean Feucht devait, avant sa visite à Québec, jouer sur un site historique d’Halifax géré par Parcs Canada.
L’organisme fédéral avait pour sa part retiré son permis, évoquant des enjeux de «sécurité publique» puisque des manifestations s’étaient organisées en marge du concert.
D’autres spectacles du musicien controversé avaient par la suite été annulés à Charlottetown, à Moncton puis à Gatineau.
Il avait finalement pu jouer dans une église du Plateau-Mont-Royal, à Montréal, malgré une interdiction de la Ville.
Plus d’une dizaine de plaintes
Dans les documents dévoilés par la Ville de Québec, on comptabilise également 13 plaintes formulées par des citoyens en lien avec le spectacle de Sean Feucht à Québec.
On y fait part notamment de ses positions «sexistes», de son «opposition au droit à l’avortement» et de ses propos «anti-LGBTQ».
L’artiste de 41 ans a publiquement souhaité la fusion entre l’Église et l’État, il est un fervent partisan du président américain Donald Trump, qu’il croit même «choisi par Dieu» et il qualifie les personnes en faveur de l’avortement de «démons».
Cette série de concerts au Canada, sa tournée Let Us Worship Revive, avait pour objectif de «sauver le Canada».
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