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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Explosion de cas de rougeole au Canada: la désinformation sur les vaccins inquiète

Plus de 4500 cas ont déjà été recensés cette année au pays

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Photo portrait de Amanda  Moisan

Amanda Moisan

2025-08-16T10:00:00Z
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La rougeole fait un retour inquiétant au Canada, une tendance qui préoccupe les autorités, pour qui la vraie menace est surtout la désinformation concernant les vaccins.

Le Canada fait face à une recrudescence sans précédent de la rougeole en 2025. Bien que la maladie ait été officiellement éliminée du pays depuis 1998, elle refait surface de manière alarmante: plus de 4500 cas ont déjà été recensés cette année, du jamais-vu depuis l'élimination du virus, selon le gouvernement du Canada.

L'Ontario et l'Alberta sont particulièrement touchés, dépassant même le nombre de cas de l'ensemble des États-Unis, tandis que le Québec s'en sort relativement mieux pour l'instant.

CAPTURE D’ÉCRAN/TVA NOUVELLES
CAPTURE D’ÉCRAN/TVA NOUVELLES

Jusqu'ici, le pays enregistrait en moyenne 91 cas par an entre 1998 et 2024, avec un maximum annuel de 752 cas, généralement liés à des voyageurs revenant de régions où le virus circule.

Au Québec, un seul cas actif est actuellement enregistré, en Outaouais. Une éclosion de 40 cas était également survenue fin 2024, mais elle s'est terminée le 19 avril dernier.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) reste vigilant, d'autant que la couverture vaccinale provinciale (88,7% au primaire et 90,3% au secondaire pour 2023-2024) demeure sous le seuil recommandé de 95%.

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La désinformation montrée du doigt

Les experts et autorités sanitaires s'inquiètent particulièrement de la désinformation entourant les vaccins, qu'ils considèrent comme la véritable menace.

«Il faut s'assurer de réinformer la population. Le vaccin demeure la meilleure solution. Il faut être vacciné. Notre solution, on l'a», affirme Benoît Barbeau, professeur au département des sciences biologiques à l'UQAM.

Benoît Barbeau, professeur au département des sciences biologiques, UQAM, à Montréal, le mardi 12 août 2025. Photo Agence QMI, AMANDA MOISAN
Benoît Barbeau, professeur au département des sciences biologiques, UQAM, à Montréal, le mardi 12 août 2025. Photo Agence QMI, AMANDA MOISAN Photo Agence QMI, AMANDA MOISAN

La situation actuelle met en lumière des préoccupations concernant la couverture vaccinale, minée par de fausses informations associant à tort le vaccin à des troubles comme l'autisme.

«Tout passe par l'information. C'est le point central pour qu'on puisse retourner à une situation plus stable. Peu importe toutes ces désinformations-là, c'est un vaccin qui a été prouvé, il n'est pas dangereux», insiste l'expert en virologie.

Le MSSS se dit «préoccupé par la situation», soulignant que la propagation d'idées fausses sur les réseaux sociaux complique les efforts de prévention.

Avec les déplacements estivaux et la rentrée imminente, la vigilance s'impose encore plus face à ce virus hautement contagieux qui peut provoquer des symptômes semblables à la grippe, parfois accompagnés de complications graves.

«L'automne arrive, les gens retournent à l'école. C'est un virus très transmissible, même par les surfaces. Donc, dans les lieux fréquentés, la transmission reste probable», avertit M. Barbeau.

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