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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Explosion à Beauceville: «J’aurais préféré mourir»

Il a passé trois mois dans le coma après l’explosion qui lui a laissé de nombreuses séquelles

Olivier Marchand, 36 ans, fait face à une longue réadaptation après avoir été au coeur de l'explosion de l'usine Bois Ouvré, à Beauceville, le 20 septembre 2021.
Olivier Marchand, 36 ans, fait face à une longue réadaptation après avoir été au coeur de l'explosion de l'usine Bois Ouvré, à Beauceville, le 20 septembre 2021. Photo Jérémy Bernier
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Photo portrait de Jérémy Bernier

Jérémy Bernier

2023-06-12T04:00:00Z
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Près de deux ans après avoir été projeté plusieurs mètres dans les airs et brûlé au troisième degré par l’explosion de l’usine de Bois Ouvré, à Beauceville, un miraculé parvient difficilement à se faire à sa nouvelle vie.  

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«Chaque jour, je me regarde dans le miroir et je vois tout ce que j’ai perdu et qui ne reviendra probablement jamais. C’est difficile. Ça m’arrive encore de me dire que j’aurais préféré mourir», souffle Olivier Marchand, un an et demi après la tragédie.

Le couvreur de 36 ans venait à peine de s’installer sur le toit de l’usine de Bois Ouvré, à Beauceville, quand une déflagration l’a soufflé d’une vingtaine de pieds dans les airs, le 20 septembre 2021. 

Trois personnes ont péri et cinq autres avaient été blessées dans l'incident, il y a un peu plus d'un an et demi.
Trois personnes ont péri et cinq autres avaient été blessées dans l'incident, il y a un peu plus d'un an et demi. Photo d'archives, Agence QMI (Marc Vallières)

Il est retombé au sol après une chute d’environ deux étages, en plein milieu du brasier.

«J’entends encore les cris dans l’usine qui disaient: “On va crever!” Quand j’y repense, ça me donne froid dans le dos», confie-t-il au Journal.

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Sous l’adrénaline et complètement nu – ses vêtements ayant été consumés par les flammes –, M. Marchand est parvenu à se relever et à sortir du bâtiment par un trou dans un mur qui venait de s’affaisser, avant de perdre connaissance.

Une nouvelle vie

Ce n’est que trois mois plus tard qu’il s’est réveillé de son coma, avec 60 livres en moins et une longue réadaptation devant lui.

Brûlé au troisième degré sur plus de 70% du corps, il a notamment dû recevoir d’innombrables greffes de peau et se faire amputer les doigts de la main gauche. L’ensemble de ses côtes ont aussi été brisées et ses genoux se sont fracturés quand il a touché le sol.

Olivier Marchand a passé trois mois dans le coma après l'incendie.
Olivier Marchand a passé trois mois dans le coma après l'incendie. Photo fournie par Olivier Marchand

«Le plus dur, ce n’était pas la douleur. C’était de voir mes mains et mon visage être complètement saccagés et de ne plus être capable de fonctionner normalement», raconte Olivier Marchand. 

«Mon apparence physique, c’est le plus gros deuil que j’ai à faire», poursuit-il.

Déjouer les pronostics

Même si les médecins ne sont pas en mesure de confirmer qu’il retrouvera l’entièreté de ses capacités motrices, le trentenaire souligne toutefois qu’il a fait de nombreux progrès depuis l’incident.

Il est désormais capable de marcher et de faire du sport, ce qui le pousse à regarder vers l’avant. L’entreprise pour qui il travaillait lui a d’ailleurs offert un poste d’estimateur, car il lui sera désormais impossible de rester au soleil très longtemps. 

Olivier Marchand, quelques mois avant le tragique événement qui a failli lui coûter la vie.
Olivier Marchand, quelques mois avant le tragique événement qui a failli lui coûter la vie. Photo tirée du Facebook d'Olivier Marchand

«En termes de récupération, je déjoue les pronostics. Je suis plus avancé que ce que je devrais être, mais ça ne fait pas foi de tout», indique M. Marchand, remerciant son ex-conjointe, sa famille et ses spécialistes pour l’accompagnement dans la dernière année.

Les mains d'Olivier Marchand ont été particulièrement affectées par les flammes.
Les mains d'Olivier Marchand ont été particulièrement affectées par les flammes. Photo fournie par Olivier Marchand

Une tragédie qui a détruit des vies

  •  20 septembre 2021 à 7h30 du matin
  • Usine de Bois Ouvré et Séchoirs de Beauce 
  • Trois morts:
    •  Jean Lachance, 51 ans 
    •  Martin Roy, 50 ans 
    •  Mario Morin, 57 ans 
  • Cinq blessés 
  • Cinq accusations de négligence criminelle causant des lésions 
  • Trois accusations de négligence criminelle causant la mort 
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