Exceldor fournira 12 000 kg par mois aux banques alimentaires du Québec

Exceldor a annoncé une entente qui permettra la distribution de 12 000 kg de protéines de poulet représentant 120 000 portions aux banques alimentaires du Québec, qui sont littéralement débordées.

Ce partenariat marque une grande première pour le réseau des Banques alimentaires du Québec (BAQ), qui regroupe les Moisson, puisqu’il pourra désormais compter sur un approvisionnement régulier en protéines, qui sont essentielles et souvent rares dans les dons alimentaires.

Ces denrées seront redistribuées à travers le réseau des Moisson, ce qui permettra d’appuyer 1300 organismes communautaires affiliés à travers le Québec.

«On a rarement des ententes qui nous permettent de prévoir les arrivages. Compte tenu de l’ampleur des besoins – je vous rappelle qu’il y a plus de 2,9 millions de demandes d’aides alimentaires chaque mois au Québec –, ce type d’entente est vraiment essentiel pour nous permettre d’y répondre», a affirmé Élaine Côté, directrice générale de Moisson Québec.

Les produits qui seront donnés dans le cadre du programme «Sous nos ailes» ont «des légers défauts» qui font en sorte qu’ils ne répondent pas tout à fait aux standards des clients.

«Ce sont des produits qui demeurent de très bonne qualité, mais qui peuvent avoir certains défauts. Donc, c’est comme cela qu’on accumule des produits qu’on ne peut pas vraiment revendre, mais qui sont très bons pour la consommation. Cette entente n’engendre pas de production additionnelle, mais on fait un bon geste en redonnant ces produits-là plutôt que de les jeter», a expliqué René Proulx, président-directeur général d’Exceldor coopérative.

Des besoins toujours à la hausse

Selon une étude économique réalisée par la firme Aviseo, le nombre de demandes d’aide alimentaire s’élèvera à 3,2 millions par mois en 2027 au Québec. L’étude prévoit une augmentation de la demande de 5,19% en 2026 et de 4,23% en 2027.

«Banques alimentaires du Québec et ses membres ont travaillé très, très fort pour augmenter l’approvisionnement, et malheureusement, on a réussi à augmenter l’approvisionnement, mais pas suffisamment pour faire face à un tel niveau de demandes», a dit Martin Munger, directeur général des BAQ.

«C’est pour cela qu’un programme comme celui d’aujourd’hui, ça fait une énorme différence», a-t-il dit.

«C’est complètement délirant, ajoute Élaine Côté. L’évolution des besoins est immense. Avant la pandémie, on parlait de 35 000 personnes différentes aidées par mois dans la région de Québec et on est rendu à plus de 82 000.»

Parmi les personnes qui frappent aux portes des banques alimentaires, plusieurs ont un revenu qui découle d’un emploi, souligne-t-elle.

«Plusieurs n’ont pas un parcours qu’on s’attend de voir dans le réseau.»

Dans ce contexte, Moisson Québec ne peut pas arriver à satisfaire 100 pour 100 des demandes, ce qui force l’organisme à donner «un peu moins par famille» pour donner à tout le monde.