«Événement d’homophobie»: Le Dagobert congédie une employée
La discothèque s’excuse auprès d’un client qui aurait été importuné en raison de son homosexualité

Dominique Lelièvre
Le Dagobert présente ses excuses à un client homosexuel qui l’accusait de ne pas offrir un environnement inclusif et congédie une employée après une controverse qui a éclaté en ligne.
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Dans une publication Facebook datée de dimanche dernier, Nicolas Gaudreault soutenait qu’il s’était « fait montrer la porte » de l’établissement de Grande Allée lors d’une visite la veille avec son copain et une amie, parce que « des clients homophobes » étaient dérangés par leur présence et leurs mouvements de danse.

Selon son récit, une serveuse leur aurait demandé de quitter «avant que cela finisse en bataille», ce qui a scandalisé plusieurs internautes et même des personnalités du milieu artistique.
La travailleuse a soutenu à son employeur qu’elle ne leur a pas demandé de quitter les lieux, mais plutôt de se déplacer dans le but de désamorcer la situation.

Notons qu’il ne lui est pas reproché d’avoir tenu elle-même des paroles homophobes.
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Mise au point
Après avoir décrié des «propos mensongers» et pris la défense de son employée dans une première réplique sur les réseaux sociaux, le Dagobert a fait une mise au point lundi soir.

Disant avoir fait un examen plus minutieux des faits, l’établissement a plutôt décidé de rompre ses liens avec la jeune femme, embauchée il y a moins d’un an, et de présenter ses excuses concernant les événements.
«On est navrés. Le Dagobert, c’est une place mainstream. C’est ouvert à tout le monde et ce n’est pas fait pour un type de personne, ce n’est pas vrai. Au contraire, on aime avoir de la diversité dans notre établissement», déclare le copropriétaire Jean-Frédéric Laberge, en entrevue avec Le Journal, mardi.

Essentiellement, la boîte de nuit reproche à son ancienne serveuse de ne pas avoir respecté ses politiques.
La situation aurait dû être signalée immédiatement à un gérant ou à un agent de sécurité, qui sont plus expérimentés et habilités pour y répondre, selon M. Laberge.
«Faute grave»
Si des gens avaient un comportement homophobe, ils auraient été expulsés sur-le-champ, assure-t-il. «De ne pas en avertir la gérance, de ne pas en avertir la sécurité, c’est une faute grave.»
Quant au groupe de M. Gaudreault, il avait une conduite exemplaire, selon lui.
Le copropriétaire rejette toutefois avec vigueur l’idée selon laquelle le Dagobert ne serait pas un endroit inclusif ou sécuritaire, affirmant que la diversité a toujours fait partie de l’ADN de l’endroit.
La discothèque a laissé savoir que des éléments de la formation des employés allaient être révisés et qu’elle voulait organiser un événement afin de soutenir la cause de la diversité sexuelle et de genre.
Il n’a pas été possible de s’entretenir avec Nicolas Gaudreault, mardi.
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