Ève Gascon est prête à prendre la relève d’Ann-Renée Desbiens si nécessaire au Championnat du monde de hockey féminin

Mylène Richard
À sa première présence avec l’équipe canadienne senior, Ève Gascon porte l’étiquette de troisième gardienne au Mondial de hockey féminin, amorcé mercredi en Tchéquie. Mais les choses peuvent changer rapidement, parole d’Ann-Renée Desbiens.
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À son premier Championnat du monde, en 2015, Desbiens s’est aussi amenée comme troisième cerbère, mais a rapidement secondé Geneviève Lacasse et a même été envoyée dans la mêlée en finale.
«Je n’avais jamais joué contre les États-Unis au niveau senior. J’ai commencé le match de la médaille d’or, mais je ne l’ai pas fini!» a rappelé la femme masquée de la Victoire de Montréal, alors âgée de 20 ans.
Elle avait cédé quatre fois sur 20 tirs en première période, avant de laisser sa place à Lacasse dans une défaite de 7 à 5.
«On ne sait jamais ce qui peut arriver, mais c’est certain que je serai prête. Ce serait incroyable de pouvoir jouer», a récemment confirmé au Journal Gascon.

«Elle a sa place»
Gascon retrouvera Desbiens, avec qui elle patine l’été au Centre 21.02, à Montréal. Si la Québécoise qui célébrera son 31e anniversaire jeudi n’est pas rétablie de sa blessure, Kristen Campbell devrait être la numéro 1, même s’il elle a toujours joué les troisièmes violons lors des grandes compétitions.
«Les entraîneurs se fient beaucoup aux performances pendant le championnat», a soutenu Kim St-Pierre, qui a déjà dirigé Gascon au sein d’Équipe Québec.
«Je savais qu’elle y arriverait, mais je ne savais pas quand. Elle a sa place définitivement. Elle est combative et assez forte mentalement», a ajouté l’ancienne gardienne, dont le premier mondial remonte à 1999.
«C’est remarquable qu’elle soit là, a renchéri sa nouvelle capitaine, Marie-Philip Poulin. Elle va prendre de l’expérience et de la confiance.»

En feu à Minnesota-Duluth
Si Gascon a reçu une invitation inattendue, c’est en raison de la blessure d’Emerance Maschmeyer, habituellement l’auxiliaire de Desbiens avec l’unifolié. La directrice générale Gina Kingsbury aurait pu se tourner vers Corinne Schroeder, des Sirens de New York dans la LPHF, qui a accompagné le Canada lors de la Série de la rivalité sans toutefois jouer.
Kingsbury s’est plutôt tournée vers la jeune femme de 21 ans, auteure d’une deuxième saison du tonnerre avec les Bulldogs. Sa moyenne de buts alloués de 1,83 et son taux d’efficacité de ,942 lui ont valu une place au sein de la première équipe d’étoiles de la NCAA et d’être élue gardienne de l’année de son association.
«Ça fait chaud au cœur d’avoir ces prix-là, mais j’aurais mieux aimé avoir un championnat», a-t-elle humblement déclaré après avoir été éliminée 1 à 0 par Cornell en quarts de finale.
What a save by @gascon_eve 🤯#NCAAHockey x 🎥 ESPN+ /@UMDWHockey pic.twitter.com/al1btz4xqP
— NCAA Ice Hockey (@NCAAIceHockey) March 15, 2025
10% de chance
Gascon croyait alors que sa saison était terminée. Elle pouvait se concentrer sur ses cours de psychologie – qu’elle devra poursuivre à distance en Tchéquie –, mais une surprise l’attendait.
Pendant un souper d’équipe à Cornell, elle a reçu un courriel annonçant que la sélection nationale avait été retardée en raison de blessures.
«Les filles m’ont demandé quelles étaient mes chances, et j’ai répondu: “Peut-être 10%.”» a-t-elle raconté.
Puis, lors d’une marche avec ses parents et sa tante dans les rues de la ville de l’État de New York, l’athlète de Mascouche a reçu l’appel inespéré.
«J’ai versé des larmes», a-t-elle laissé tomber.
Face aux meilleures
Gascon a souvent affronté deux des meilleures joueuses américaines en Caroline Harvey et Laila Edwards, championnes de la NCAA avec l’Université du Wisconsin.
«J’essaie de les étudier, avec Kirsten Simms aussi, afin de connaître leurs tendances et de m’améliorer.»
Un atout qui pourrait l’avantager.
