Étude: près de la moitié des jeunes préféreraient un monde sans Internet

Agence QMI
Près de la moitié des jeunes de 16 à 21 ans auraient préféré grandir dans un monde sans Internet, alors qu’une écrasante majorité se sentirait moins bien dans sa peau après avoir passé du temps sur les réseaux sociaux, selon une étude britannique.
«[Il est] clair que les jeunes sont conscients des risques en ligne et, qui plus est, qu'ils attendent des mesures de la part des entreprises technologiques pour les protéger», a réagi Andy Burrows, directeur général de l’association caritative de prévention du suicide, la Fondation Molly Rose, à «The Guardian» mardi.
Selon la récente étude britannique, menée auprès de 1293 jeunes par l’Institution britannique de normalisation (BSI), pas moins de 50% des jeunes de 16 à 21 ans seraient en faveur d’un «couvre-feu numérique» leur restreignant l’accès à certaines applications après 22h, peut-on lire.
Car près de 70% auraient révélé se sentir moins bien dans leur peau après avoir passé du temps sur les réseaux sociaux, que 68% ont jugés préjudiciables à leur santé mentale, au point même où 46% auraient préféré grandir sans Internet, selon le média britannique.
Là où le bât blesse, c’est que 42% de ces jeunes auraient admis avoir menti à leurs parents à propos de ce qu’ils faisaient en ligne, et un autre 42% auraient menti en ligne sur leur âge, alors que 40% ont avoué posséder de faux comptes en ligne.
Pas moins de 27% auraient également partagé leur localisation avec des inconnus.
Au passage, le trois quarts des répondants ont admis passer plus de temps en ligne depuis la pandémie.
Selon Andy Burrows, les algorithmes actuels ne placent pas les besoins des enfants et de la société à l’avant-plan, alors qu’ils «peuvent rapidement entraîner les jeunes dans des abîmes de contenus préjudiciables et angoissants, sans qu'ils en soient responsables», a-t-il martelé à «The Guardian».
Les résultats de l’étude surviennent au moment où le Royaume-Uni contemple la possibilité d’imposer des couvre-feux à certaines applications, comme TikTok et Instagram, en plus de rendre les sites «beaucoup plus sûrs et moins addictifs».
Mais il faudra plus que des couvre-feux, a estimé Rani Govender, responsable des politiques de sécurité des enfants en ligne à la Société nationale pour la prévention de la cruauté envers les enfants (NSPCC).
«Nous devons clairement faire comprendre qu'un couvre-feu numérique ne suffira pas à lui seul à protéger les enfants des risques auxquels ils sont confrontés en ligne. Ils pourront constater tous ces risques à d'autres moments de la journée, et leur impact restera le même», a-t-elle ajouté, selon «The Guardian».