«Être Québécois, c’est aussi avoir le droit de s’autocritiquer», commente Fabienne Colas

Frédérique De Simone
L’Académicien Dany Laferrière a été honoré mercredi pour ses 40 ans de carrière lors de la soirée d’ouverture de la 21e édition du Festival International du Film Black de Montréal (FIFBM), qui se tiendra tout au long du week-end.
«On a honoré aussi sa contribution au cinéma, parce qu'il n'y a pas beaucoup de gens qui savent que Dany a contribué grandement au milieu cinématographique. Trois de ses romans ont été adaptés au cinéma, que ce soit par des Québécois ou par des Français», a souligné, jeudi matin au micro de Benoît Dutrizac, la présidente et cofondatrice du FIFBM, Fabienne Colas.

«Il y a aussi des documentaires qui ont été faits sur sa vie, et Dany a lui-même scénarisé un film, Comment conquérir l'Amérique en une nuit, dans lequel je joue d'ailleurs. Il a scénarisé et réalisé le film, donc il est réalisateur», a-t-elle ajouté, à l’émission de QUB radio sur les ondes du 99,5 FM Montréal.
Cette dernière l’a également défendu d’avoir tenu des propos controversés à l’égard du Québec, il y a quelques années, à l’émission littéraire La grande librairie en France, où il avait suggéré que les Québécois finiraient par se marier entre eux et ne liraient que les mêmes livres.
«Je pense que, comme disait Kim Thúy, être Québécois, c'est aussi avoir le droit de s'autocritiquer [...] Je pense qu’être Québécois, c’est aussi pouvoir dire ce qu’on sent», a-t-elle dit, ajoutant qu’il lui manquait le contexte de sa déclaration pour en faire une analyse complète.
Le Festival International du Film Black de Montréal est un événement ouvert à tous, qui met en valeur les talents noirs à l'écran, en plus d’y offrir des classes de maître, des discussions et des projections.
«Il y a des Noirs dans les rôles principaux, ou des documentaires qui parlent d'une réalité noire. Il y a des films qui sont faits par des réalisateurs noirs, et d'autres qui sont faits par des réalisateurs blancs, ou qui sont faits par des réalisateurs autochtones, asiatiques, latinos ou sud-asiatiques», a fait valoir Fabienne Colas.
Le festival se conclura dimanche avec la première québécoise de Yambo Ouologuem, La blessure, de Kalidou Sy.
La projection du film de clôture sera précédée de la cérémonie de remise des prix.