Être père à 28 ans, puis à 42 ans: les défis de la paternité de Danny Gilmore
«Alertes: Pelletier» sera en ondes dès le 4 décembre 2025
Alicia Bélanger-Bolduc
Danny Gilmore est un artiste de grand talent qui a vécu des derniers mois très chargés, notamment avec Alertes: Pelletier, une série qui met son populaire personnage à l’honneur. Grand rassembleur, il valorise toujours l’équipe qui l’entoure. On prend donc de ses nouvelles, entre projets qui se multiplient et moments de pause bien mérités.
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Danny, Alertes: Pelletier arrive à grands pas. Te sens-tu fébrile que le public découvre enfin la série?
Absolument! On espère que les gens seront au rendez-vous et que les chiffres suivront. C’est dommage de devoir se fier aux nombres, mais on souhaite tous pouvoir faire d’autres saisons. J’ai reçu les épisodes la semaine dernière et je trouve ça très intéressant. Ce n’est pas Alertes, mais c’est une excellente chose. Saint-Yvon est rempli de personnages fascinants joués par des acteurs talentueux. Tout le monde a l’air louche, et si quelqu’un trouve le coupable dès les premiers épisodes, je lui lève mon chapeau!
C’est une belle preuve d’amour que de voir ton personnage évoluer hors de son univers habituel.
Je me sens vraiment chanceux, c’est aussi une marque de confiance. Mon personnage reste présent, mais ce n’est pas juste Pelletier en avant-plan. Des comédiens comme Joëlle Paré-Beaulieu, Normand Daneau et tout le village contribuent grandement à la qualité de la série. Ça confirme que je fais les choses correctement. Et j’insiste: pas besoin d’avoir suivi Alertes pour écouter Alertes: Pelletier.

Sens-tu que Pelletier est le rôle de ta carrière?
Complètement! Les gens m’appellent plus Pelletier que Danny dans la rue! (rires) C’est ma plus longue relation avec un personnage et une équipe. Je me suis fait des amis, j'ai créé de vrais liens. Quand ça se terminera, ça ne sera pas facile. Six ans dans la peau de Pelletier, c’est une chance immense.
T’y es-tu davantage attaché qu’à d’autres personnages?
J’ai dû développer un côté bougon et raide qui n'est pas naturel chez moi. Je me suis inspiré, à certains moments, de membres de ma famille. (rires) On devient un peu les gardiens de nos personnages. Pelletier veut faire justice et possède une grande vulnérabilité qui se cache derrière une très grosse façade. Je crois que les gens se reconnaissent en lui et j’adore jouer un homme qui a de telles nuances.
Alertes: Pelletier a été tourné en plein hiver. Avais-tu des appréhensions?
Ce n’était pas mon premier tournage hivernal, mais c’était une grosse production, souvent la nuit. Nous avons débuté en plein vortex polaire à -35 degrés! On gelait. Ça n’a pas été facile, mais ça a soudé l’équipe et fortifié l’esprit d’entraide. Le rendu à l’écran est magnifique et donne une esthétique particulière. On voit notre terroir, c’est rare. Oui, le moral a baissé parfois, mais on a relevé le défi. Et personne n’a perdu d’orteils! (rires)

Que peux-tu nous dire de la prochaine saison d’Alertes, prévue cet hiver?
On suivra la disparition de deux adolescents. Au départ, on ne sait pas si les événements sont liés, mais ils ont fréquenté le même camp de vacances, et ça ne s’est pas bien passé. Il y aura aussi une enquête sur un astronaute disparu avec son fils. (Non, Pelletier n’ira pas dans l’espace!) On retrouve encore d’excellents acteurs, dont Mylène Mackay et David La Haye. Ça promet d’être encore une fois très intéressant.
Tu reviendras aussi dans la saison 2 de FEM. Ayant toi-même deux fils, ce rôle t’a-t-il amené des réflexions supplémentaires?
Oui, mais ces enjeux me préoccupent depuis longtemps. Mon premier rôle était Vallier dans Les Feluettes, où je jouais un personnage homosexuel. Dans ma ville natale de Farnham, certains ne comprenaient pas mon choix de vouloir participer à cette série, ce qui montre qu’il reste du chemin à faire. On devrait simplement laisser les gens vivre leur intimité comme ils le désirent, leur sacrer patience une bonne fois pour toutes! Je pense qu'un vrai homme ou une vraie femme ne craint pas pour son intégrité hétérosexuelle normative s'il ou elle est bien dans sa peau et en confiance. Mon fils de 22 ans fait partie d’une génération plus ouverte, ce qui facilite nos discussions, mais nous n'avons pas vraiment de clivage d'opinion à ce sujet. Cela dit, mon personnage sera moins présent cette saison, on se concentre davantage sur la carrière artistique de Zav.

Tu as eu une année bien chargée. As-tu pu te reposer?
Je travaille toujours sur mes propres projets en parallèle, mais j’ai pris une vraie pause cet été et durant le temps des fêtes, j’aurai aussi du temps pour moi. Alertes, c’est exigeant, mais je suis reconnaissant de travailler, quand on sait à quel point le milieu est en crise. On espère que les jeunes reviendront vers la télé, mais il faut aussi que le milieu s’adapte.
À quoi ressemblera ton temps des fêtes?
On fête Noël le 23 décembre, qui est aussi le jour de ma fête. Je reçois ma famille, mes enfants et ma conjointe. Cette année, on fait un échange de cadeaux. Le 25 est tranquille, car Lili travaille au 9-1-1. Elle finit d’ailleurs à 23 h 30 le 31 décembre, donc on tentera de se retrouver à minuit.

Cette période est-elle importante pour toi?
Honnêtement, ça ne me fait ni chaud ni froid. Comme ma fête est le 23, je fais mon party plus tôt. Je mets mon sapin autour du 15 décembre et je l’enlève juste après Noël. Ce n’est pas très esthétique, je trouve ça même un peu quétaine... (rires) J’aime les moments en famille, mais je passe vite à autre chose.
Ta conjointe travaille comme répartitrice 9-1-1. Parlez-vous parfois d’Alertes ensemble?
On pourrait donner des idées aux auteurs s'ils en avaient besoin! Alertes reste une fiction, même si ça respecte plusieurs codes. Elle remarque certaines différences, mais elle peut aussi regarder la série comme simple spectatrice. Elle adore ça, elle est même rendue plus loin que moi dans les visionnements! Lili est actrice aussi et cumule plein de beaux petits rôles dans Passez au salon ou L’œil du cyclone, en autres. C’est même elle qui fait la voix de la répartitrice dans Alertes.

Tu as deux garçons: Jacob, 22 ans, et Joseph, 10 ans. Comment vis-tu le fait de revivre ces étapes avec un deuxième enfant?
C’est spécial! Avec l’expérience, je suis plus zen. À 42 ans, l’énergie n’est plus la même qu’à 28, mais je garde mon cœur d’enfant. J’ai compris que la présence compte plus que la performance. J’ai deux mamans différentes dans ma vie, avec qui j’ai de bonnes relations, et Hélène Florent et moi élevons très bien Joseph ensemble. Avoir un deuxième enfant était un choix réfléchi, un grand désir d’Hélène, et j’ai adoré revivre la paternité. Mais je confirme: je n’en aurai pas d’autres.