Être ou paraître?

Thomas Mulcair
Le Canada sous Justin Trudeau commence vraiment à manquer de crédibilité.
Malgré nos promesses, et depuis la signature de l’accord de Paris, le Canada affiche le pire bilan du G7 pour l’augmentation des gaz à effet de serre.
Trudeau et Guilbeault ont approuvé un nouveau projet majeur d’énergie fossile tout en augmentant la production des sables bitumineux. Un abandon total de nos obligations internationales.
L’OTAN
Dès le début de la guerre en Ukraine, nous avons compris à quel point le Canada fait piètre figure en termes d’équipements militaires.
Au lieu de consacrer 2 % de notre PIB à la Défense nationale, conformément à nos obligations envers l’OTAN, nous sommes des derniers de classe, montrés du doigt chaque fois que l’organisation se réunit.
Le Canada investit un maigre 1,3 % et au cours du dernier mandat du gouvernement Trudeau, notre contribution a même diminué d’année en année par rapport à notre PIB.
AUTOCHTONES
Justin Trudeau avait pleuré aux Nations Unies sur le sort des Autochtones au Canada. Pour montrer toute l’importance du dossier à ses yeux, il a décrété que le 30 septembre 2021 serait la première « Journée nationale de la vérité et de la réconciliation ».
Quand ce jour est arrivé, Trudeau s’est volatilisé. Il est parti en vacances dans une résidence somptueuse sur une plage de Tofino. Il sermonne tout le monde et il sacre son camp !
INCOHÉRENCE
Un gouffre abyssal se creuse entre les paroles et les gestes du gouvernement Trudeau et la situation avec l’Ukraine l’illustre parfaitement.
Rappelons la décision saugrenue d’envoyer une représentante du gouvernement canadien pour festoyer à l’ambassade russe au moment même où le Canada accusait la Russie de génocide en Ukraine.
Trudeau est allé à Kyïv, et c’est tout à son honneur. Il a levé le drapeau canadien au-dessus de notre ambassade, nouvellement ouverte. Bravo. Il s’est entretenu avec Zelensky. Des belles paroles sur l’importance de nos sanctions contre les Russes. Amen.
Et, soudain, le week-end dernier, une autre décision qui a tout foutu en l’air et exposé la vacuité du gouvernement Trudeau.
En flagrante contradiction avec les sanctions contre la Russie, dont Trudeau était bien fier lors de sa rencontre avec Zelensky, le Canada allait autoriser l’exportation de turbines pour aider la Russie.
Ces turbines allaient permettre à la Russie de faire plus d’argent en vendant son gaz naturel. Argent avec lequel la Russie pourra continuer de financer sa guerre illégale contre l’Ukraine... !
PROPOS RIDICULES
Deux ministres autrement compétents, Jonathan Wilkinson et Mélanie Joly, ont été contraints de se tourner en ridicule pour tenter de justifier cette honte nationale.
Wilkinson a sorti une des plus grosses inepties de l’histoire politique canadienne : le permis d’exportation russe est « révocable et d’une durée limitée » !
Une fois les turbines exportées, le permis devient caduc, de toute façon !
Il ne faut pas prendre les gens pour des idiots. Mélanie Joly a annoncé que le Canada allait imposer de nouvelles sanctions. Mais au même moment, on annonçait que le Canada n’appliquera pas les sanctions déjà en place !
Zelensky a rabroué Trudeau pour son incohérence et sa faiblesse. Même si la planète tout entière le voit, Trudeau semble ignorer jusqu’à quel point la parole du Canada est devenue du théâtre vide de sens.