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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Et si on redonnait ses lettres de noblesses à la politique municipale?

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Raphaël Guérard, candidat à la mairie de Princeville

2025-07-10T13:59:22Z
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Il n’y aurait pas nécessairement pénurie de candidats aux élections municipales de 2025 selon la FQM, mais il demeure assurément difficile d’en recruter. Dans la majorité des municipalités au Québec, très peu de personnes se bousculent pour renouveler l’offre politique. On pourrait ainsi se retrouver avec « le moins mauvais candidat » ou simplement avec le seul qui s’est présenté pour assumer ces responsabilités essentielles. C’est d’autant plus inquiétant considérant que de plus en plus de responsabilités sont transférées aux municipalités dans un contexte de complexification des enjeux. 

Certains évoquent la dévalorisation du rôle des élus, d’autres pointent les nombreuses démissions ayant entaché l’image du milieu municipal. Il est vrai que 10 % des élus municipaux ont démissionné depuis 2021, notamment en raison de la haine en ligne, mais il serait difficile d’écarter le cynisme ambiant et la méfiance généralisée qui entraînent une baisse constante du taux de participation électorale, ou encore, dans le cas présent, une diminution du nombre de candidatures aux élections, surtout chez les femmes et les jeunes.

Selon Dubois et Gélineau (2021), environ la moitié de la population croit que les élus municipaux perdent contact avec les citoyens une fois élus. Il y a lieu de se demander ce qui peut être fait de mieux.

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Revaloriser le dialogue public

Un nombre croissant de citoyens perdent confiance en leurs élus, car ce qui devrait être une politique de proximité est trop souvent opaque ou mal expliquée et certains élus ne consultent malheureusement que très peu la population, les organismes et les acteurs économiques.

Les décisions sont fréquemment prises à huis clos, puis simplement énumérées en séance du conseil municipal, ce qui laisse peu d’espace aux citoyens qui souhaitent comprendre les enjeux.

Les élus peuvent réinvestir les médias locaux pour expliquer les grandes orientations de leur municipalité, ce qui contribuerait d’ailleurs à les redynamiser dans le contexte actuel. Ce type de communication crée aussi un terrain fertile pour la relève, qui cherche à s’informer, à comprendre et à s’engager.

Redonner confiance en nos institutions

Or, c’est aussi la succession de mandats de certains élus municipaux qui, bien souvent, n’aspirent ni à transmettre leurs connaissances ni à préparer la relève qui peut résulter en un certain cynisme. Il arrive que des élus se représentent sans proposer de programme ni grandes orientations. Par défaut, les électeurs signent donc un chèque en blanc.

Une limite de mandats consécutifs à la mairie pourrait donc devenir une norme saine. Il en découlerait un meilleur renouvellement démocratique et une plus grande diversité des points de vue.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je me lance personnellement. Je souhaite être contributif et je crois que si quiconque a des idées à proposer, une volonté de servir le bien commun et de faire progresser sa municipalité, alors il faut avoir le courage de se lancer. Parfois, ça prend peut-être juste une petite tape dans le dos d’un élu bien intentionné.

Mais je crois surtout qu’on doit se lancer un défi collectif. Il faut revenir à ce que devrait être la politique. Une politique par et pour les gens.

Raphaël Guérard

Candidat à la mairie de Princeville

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