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L'article provient de TVA Nouvelles
Sports

Séries de la LNH: pourquoi ne pas permettre des duels à l’épée dans la PGA et des coups de pied sur la gueule au soccer?

Je suis certain que ces sports deviendraient encore plus populaires

Getty Images via AFP
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Photo portrait de Jean-Nicolas Blanchet

Jean-Nicolas Blanchet

2025-06-12T15:30:00Z
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AFP
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Ce serait tellement divertissant. Imaginez la scène. Après avoir réussi un coup roulé, Scottie Scheffler enlève son petit gant de golf et déclenche les hostilités. Il provoque alors en duel Bryson DeChambeau qui, à son tour, retire sa casquette. Les deux prennent leur putter comme épée et le combat est lancé.

Scheffler doit être sur ses gardes, il s’est fait casser le nez il y a deux semaines par Justin Thomas. DeChambeau, lui, est vulnérable face aux coups sous la ceinture.

Je suis certain que plein de monde n’ayant jamais aimé le golf commencerait soudainement à le regarder.

Ces combats n’auraient aucune incidence sur le pointage. Ce serait juste un «à-côté» toléré par la PGA.

Vous me voyez venir.

Tout ça serait aussi épais, à mon avis, qu’Evander Kane, des Oilers, qui a sacré un coup de bâton dans la face à Carter Verhaeghe, des Panthers, alors que ce dernier est couché au sol.

Ce serait aussi imbécile que Trent Frederic qui a cassé son hockey sur Sam Bennett avec un double-échec.

Ce serait aussi illogique que les bagarres au hockey. Mais je sais qu’ici, je viens d’en perdre plusieurs qui sont farouchement en désaccord avec moi. Et vous êtes sûrement majoritaires, je le sais très bien.

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Je suis woke, ça y est

Il n’y a aucun lien entre le jeu du hockey et les bagarres. Il y a des conséquences indirectes comme le fait que ça intimide, motive, rallie, change le rythme, etc. Mais ce serait la même chose si les joueurs de soccer pouvaient se donner des coups de crampons dans la face.

Et ce n’est pas parce que c’est divertissant que c’est légitime ou que ce n’est pas épais.

C’est ça qui me renverse. Le hockey se popularise beaucoup aux États-Unis en raison d’un aspect qui n’a aucun rapport avec le hockey.

De plus en plus, en écrivant ce genre de chronique qui ne semble convaincre personne, je me sens devenir un woke du hockey.

Mes amis et mes proches vont probablement sursauter en voyant que je me colle au mot «woke».

Je mange beaucoup trop de viande, je vais chez Walmart, je ne composte pas, mes enfants n’ont pas eu de couches jetables, je n’ai pas de casquette Ciele, je n’utilise pas les transports en commun et je ne fais pas de vélo, même si je devrais.

Mais pour le hockey, c’est comme si j’étais sursensible à certains enjeux, quand je me compare avec mes chums.

On dirait que je suis perçu comme un chevalier du politiquement correct excessif, un moralisateur ou un radical.

Exactement comme la définition péjorative d’un woke.

Carrousel de coups de poing sur la gueule

Par exemple, je trouve ça tellement épais que la finale de la Coupe Stanley brille davantage à cause des coups vicieux, des coups de poing sur la gueule et de la violence, plutôt qu'en raison des prouesses de Connor McDavid ou des passes hallucinantes d’Aleksander Barkov.

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Après ça, je lis le USA Today, et je me dis que je suis marginal en pensant ainsi.

«Je n’ai pas de très grandes connaissances en hockey, mais je suis capable de reconnaître une bonne bagarre quand j’en vois une», a écrit le chroniqueur sportif Michael Sykes, mardi, dans le média américain.

Getty Images via AFP
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Il a comparé la fin du dernier match (où ç’a brassé beaucoup) à un carrousel où, «à chaque tour, tu reçois un coup de poing dans la face».

«C’était vraiment divertissant», ajoute-t-il.

«Il n’y a aucun sport dans le monde où les joueurs peuvent se mettre à se battre spontanément. C’est comme si High School Musical se transformait en Fight Club sur la glace.»

Celle-là, je l’ai quand même ri. Sa chronique ne me choque pas, d’ailleurs. Elle symbolise de façon très claire la raison pour laquelle le hockey a besoin des bagarres pour plaire. Je trouve ça épais sans bon sens. Mais c’est la réalité.

Irrésistible

Je capotais quand les bagarres ont éclaté dès les premiers instants de la finale de la Coupe des 4 nations en février.

Je capotais en pensant à l’exemple que ça donnait. Je capotais en me disant que c’est l’image que ça donnait du plus beau sport au monde. Et à Sportsnet, Kevin Bieksa a raconté qu’il s’agissait du meilleur début de match de l’histoire.

Je les ai regardées, les bagarres. Je ne suis pas woke à ce point. Je trouvais ça ridicule, mais, comme tout le monde, c’est irrésistible, j’étais diverti.

Nous, on abolit les bagarres dans le junior, on développe des plans de développement pour notre hockey mineur, on s’attaque à la responsabilisation des jeunes joueurs, à l’intimidation, à la violence...

Et ça vire en foire en finale de la meilleure ligue au monde. Comme si je montrais à mon enfant l’importance de se brosser les dents, et que son dentiste lui racontait qu’il ne se brossait jamais les dents.

J’espérais au moins que le talent des Oilers allait être au-dessus de tout ça pour qu’ils gagnent. Mais je risque encore de me planter. Et on continuera de glorifier le bon vieux hockey cochon. 

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