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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Est-ce que le grand public est prêt pour Sarahmée?

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Photo portrait de André Péloquin

André Péloquin

2021-09-04T04:00:00Z
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Bien connue des fans de rap d’ici et même d’ailleurs (sa percée en France en témoigne), Sarahmée gagne également les télévores via sa musique, bien sûr (Fuego, extrait de son album précédent Irréversible, a servi de trame de fond pour une pub de Vidéotron), mais aussi d’autres démarches, dont sa participation au jury de la vitrine La fin des faibles. Avec ce nouvel album, l’artiste pourra maintenant rayer les fameux monsieur et madame Tout-le-monde de sa liste des publics à conquérir.

Sarahmée  

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★★★★

Poupée russe

Un titre évocateur

Dès Bienvenue dans ma vie, qui ouvre le bal, les dés sont jetés. La rappeuse dévoile les grandes lignes de l’œuvre — voire un condensé de l’actualité des derniers mois — avec le bagout qu’on lui connaît. « Black Lives Matter jusqu’au tombeau », lance-t-elle notamment tout en revenant sur #metoo (« Tu joues au bon gars mais t’es délinquant/Tes excuses étaient pas très convaincantes ») et la montée de la droite (« J’expose tous les blancs suprémacistes »). Comme on le ferait avec des matriochkas, Sarahmée développera ensuite sur ces thématiques au fil de l’œuvre avec aplomb. 

Un engagement qui fait pop !

Les rythmiques (menées par le réalisateur Tom Lapointe) sont également à l’image des textes : diverses et dans l’air du temps (références reggaeton, flirts avec moult musiques globales, etc.). Bien que, côté beats, Poupée russe se distingue un peu moins tant on s’inscrit dans les tendances rap, voire pop actuelles, l’album demeure une bombe.

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René Turgeon  

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★★★

Mélodies Country

Six ans après Georges Hamel à ma façon et deux ans après Héritage de Noël, le cowboy René Turgeon poursuit dans le sillon des reprises avec, vous l’aurez deviné, un LP rassemblant des relectures de classiques de son genre de prédilection. Tout d’abord, les fleurs : la sélection est satisfaisante, alternant entre les immortels (Quand on est en amour de Patrick Norman, évidemment) et les succès dépoussiérés (Lucille de Tex Lecor, notamment). Puis, le pot : en gentleman qu’il est, Turgeon y va d’adaptations tellement sobres qu’elles ressemblent parfois à s’y méprendre aux versions originales. Pour fans du monsieur, surtout. 

Iron Maiden  

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★★★★

Senjutsu

Eddie se fait samouraï sur la pochette du 17e LP — et album double de surcroît — de la formation metal culte. De retour après six ans de silence — la « pause » la plus longue entre deux parutions du projet à ce jour —, Iron Maiden épate en optant pour une direction plus épique que prudente, autant dans le contenu — très ambitieux, quasi opératique — que la forme (l’œuvre se termine sur un triptyque de pièces de plus de 10 minutes chaque). Les fans seront ravis et les curieuses et curieux devraient également tendre l’oreille. 

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Kanye West  

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★★★

Donda

Tout ça pour ça ? Après moult retards et événements de lancements (où le principal intéressé s’est notamment entouré de figures problématiques à la Marilyn Manson pour essentiellement faire réagir), le 10e LP du rappeur polarisant est finalement en ligne sur fond — évidemment — de controverse, le label ayant potentiellement dévoilé l’œuvre sans l’approbation de l’artiste. Dans sa forme actuelle, Donda est boursouflé en plus de sembler inachevé. C’est un album rap satisfaisant, certes, mais West nous a (souvent) habitués à mieux. Dommage.

COUP DE ❤    

Bad Waitress  

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★★★ 1/2

No Taste

Combo punk de Toronto, Bad Waitress tente finalement l’exercice du premier album après des années d’effervescence lancée par la parution de leur maxi Party Bangers : Volume 1 (2018). Bonne nouvelle, le quatuor relève le défi en explorant un son délaissé — le rock grunge rappelant Hole — sans (trop) verser dans la nostalgie. La conclusion, Restless Body, vaut particulièrement l’écoute !

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