«Est-ce que c’est normal que des enfants aient aussi peu de considération pour leurs parents?»


Louise Deschâtelets
J’étais la proche aidante de ma mère quand la pandémie nous a tous frappés. Quelques mois avant, mes frères venaient de décider qu’il fallait qu’elle quitte son logement pour le CHSLD, pour s’assure d’avoir leur héritage avant qu’elle ne dépense tout.
Elle est morte dans des conditions épouvantables, après avoir distribué le peu qui lui restait à ses deux garçons. J’avais refusé de toucher ma part tellement leur comportement me blessait. Mes propres filles m’en ont d’ailleurs voulu, sous prétexte qu’un héritage ça se sépare également entre tous les enfants d’une famille.
J’en suis rendue à me faire presser moi-même par elles qui manifestent l’envie que je lève le camp. Elles ne le disent pas clairement, mais elles surveillent chaque dépense que je fais, comme si j’allais les priver de quelque chose qui leur appartient.
Ne croyez pas que je sois riche et que je vais leur laisser une fortune. Non ! Mais le peu que je possède, elles y tiennent, et passent leur temps à insister pour savoir le montant que je vais leur laisser. Mon pauvre chum en est rendu à se demander s’Il ne devrait pas cesser de cohabiter avec moi pour leur enlever l’illusion qu’elles vont aussi hériter de lui.
Est-ce que c’est normal que des enfants aient aussi peu de considération pour leurs parents ? Moi qui pensais avoir élevé mes filles différemment, je me rends compte que j’ai aussi mal fait que mes parents. D’où ça vient ce mépris pour celle qui les a mises au monde ? Je ne pensais jamais vivre ça !
Une dame anonyme
D’où ça vient, c’est difficile à dire. Mais il semble que la culture familiale qui prévalait chez vos parents ait déteint sur votre descendance. Par conséquent je trouverais intéressant, si vous souhaitez vraiment que les choses changent, que vous amorciez le rétropédalage en faisant savoir clairement à vos filles que vous avez envie de profiter jusqu’à la fin de vos jours de ce que vous possédez, que vous n’avez aucune envie de vous séparer d’un conjoint dont les biens ne leur appartiennent pas, pour que ça mette un terme au harcèlement. Il n’y a jamais rien de plus limpide que ce qu’on exprime clairement en mots.