Est-ce la fin pour Chrystia Freeland en tant que ministre des Finances?


Marc-André Leclerc
Depuis la défaite des libéraux lors de l’élection partielle à Toronto en juin, on a le sentiment que Chrystia Freeland est en perte de vitesse.
À Ottawa, les critiques envers la vice-première ministre sont assez sévères. Plusieurs membres du Parti libéral semblent remettre en question le travail et l’efficacité de Mme Freeland.
Les allusions faites dans divers médias concernant une possible entrée de Mark Carney au sein du Conseil des ministres sont clairement perçues comme une critique indirecte à l’égard de la ministre des Finances. Même Justin Trudeau a exprimé jeudi dernier son souhait de voir M. Carney s’engager en politique fédérale.
Toronto–St. Paul’s
Le revers à Toronto–St. Paul’s a été douloureux pour Justin Trudeau. Bien qu’il ait pu temporairement se détourner de cette controverse en passant quelques jours à Washington pour le sommet de l’OTAN, le premier ministre sait qu’il doit agir pour maintenir le cap à la tête de son parti. Il pourrait donc revoir son entourage proche ou procéder à un remaniement ministériel.
Si M. Trudeau choisit de redéployer ses cartes, un an après le dernier remaniement, il pourrait être contraint de remplacer Chrystia Freeland. Avec la situation financière publique actuelle, un nouveau ministre des Finances pourrait être accueilli favorablement par les Canadiens.
Cependant, il est notoire que le premier ministre a eu des différends non seulement avec Bill Morneau, mais aussi probablement avec Mme Freeland. En effet, si le gouvernement libéral n’a pas encore présenté un budget équilibré, la responsabilité en incombe en partie au premier ministre. Ainsi, un nouveau ministre des Finances ne va pas changer la donne.
Trois autres partielles
Justin Trudeau ne peut se permettre d’attendre trop longtemps avant de prendre des décisions, surtout avec trois autres élections partielles à venir au Québec, au Manitoba et en Colombie-Britannique.
Un sondage récent réalisé par la firme Mainstreet dans LaSalle–Émard–Verdun indique une course à trois entre le PLC, le Bloc et le NPD. Une défaite à Verdun serait encore plus dommageable pour le premier ministre que celle de Toronto–St. Paul’s.
Ainsi, si Justin Trudeau ne change pas sa stratégie, il risque de récolter les mêmes résultats qu’à Toronto–St. Paul’s.