Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Esclavage et viols collectifs en pleine guerre au Soudan

Partager

TVA Nouvelles

2023-11-21T17:24:50Z
Partager

Le Soudan, plongé depuis 18 mois dans l'insécurité depuis le renversement du gouvernement par des militaires et des paramilitaires. 

• À lire aussi: 32 morts dans des attaques dans une région contestée entre Soudan et Soudan du Sud

• À lire aussi: «Violences extrêmes» contre les civils: l'ONU réclame un accès humanitaire au Soudan

• À lire aussi: Soudan: des cadavres dans les rues à Omdourman, violents combats au Darfour

Une guerre entre les factions a éclaté et au cours des dernières semaines, les paramilitaires du RSF ont réalisé leur deuxième avancée significative dans l'État du Darfour occidental, tuant plus de 700 personnes en plusieurs jours au nord de la capitale provinciale, El Geneina.

La journaliste Nima Elbagir et son équipe se sont rendues au Tchad voisin il y a quelques mois pour le volet documentaire «Toute l’histoire» de CNN.

C’est là qu’elle a rencontré des hommes et des femmes qui décrivent les horreurs vécues, qui, pour certains, s’apparentent à un génocide. 

C’est au Tchad que des milliers de personnes ont fui. 

Les personnes rencontrées par CNN ont décrit des scènes d’horreurs, inhumaines, dont des viols systématiques et même de l’esclavage mis en place par les paramilitaires, afin de contrôler le Darfour. 

Publicité

Images troublantes

Les images, notamment diffusées sur les réseaux sociaux, sont troublantes. 

On y voit les paramilitaires, des soldats de RSF, rassembler des hommes, les mettre en paquet en les frappant et les humiliant. 

«Allez [mot en n] allons-y. Pulvérisez-les.»

CNN a été en mesure de géolocaliser les vidéos en les plaçant dans un district périphérique d'El Geneina, la capitale du Darfour occidental, où ont eu lieu certaines des pires atrocités de la récente guerre.

capture d'écran | CNN
capture d'écran | CNN

Au cours de la dernière année, les paramilitaires ont ciblé des membres de groupes tribaux africains, dont les Masalait, qui revendiquent le Darfour comme leur terre ancestrale.

Les paramilitaires appartiennent plutôt à des tribus qui sont de descendance arabe. 

Une vidéo montre des hommes morts et vivants placés dans des fosses communes. On voit aussi un homme, probablement réduit à l’esclavage, jeter de la terre sur un autre même s'il est encore en vie. 

Dans un autre camp de réfugiés, la journaliste de CNN rencontre des femmes qui décrivent les horreurs des viols qu’elles sont subies. 

Témoignages-chocs

Plusieurs ont témoigné à la caméra. 

«Au sein de notre famille, nous avons perdu plus de quarante hommes», dit un homme. 

Une femme raconte les violences qu’elle a subies.

«Ils ont dit à mon père «on va violer ta fille devant toi. Le RSF a dit: «laissez ceux-là». Nous en trouverons de meilleurs à vendre. Ceux-là, violons-les», raconte une autre survivante. 

Vendues

CNN a interrogé plus d'une douzaine de survivants et de témoins oculaires où les civils étaient pris pour cible et où les femmes étaient vendues dans les maisons d'esclaves.

Publicité
capture d'écran | CNN
capture d'écran | CNN

«Il y avait des militaires de RSF dehors. Ils m'ont battue jusqu'à ce qu'ils me forcent à entrer dans le bâtiment. À l'intérieur, j'ai vu neuf ou dix filles, certaines sans vêtements. Ils nous ont dit qu'ils nous vendraient à très bas prix. Ils ont dit qu'ils seraient les seuls à coucher avec nous, parce que si nous avons nos propres enfants, nos fils se vengeront un jour.»

Une jeune femme a réussi à s'échapper, mais a été reprise et emmenée dans un autre endroit où elle a été violée à plusieurs reprises.

Esclaves masculins

Mahdi, qui n'a que 16 ans, a été kidnappé par les RSF avec son frère et forcé de travailler dans une ferme.

«Nous étions huit personnes. Nous étions tous attachés. Ils venaient et disaient «je veux les garçons forts». Quelqu'un est venu et a commencé à palper mes bras. J'étais attaché et j'avais les yeux bandés.»

«Je ne voyais rien. Puis je les ai entendus dire «je vais te l’acheter, je te donnerai de l’argent».

«Ils m'ont frappé et ont dit (le mot en N).» Ils ont dit : ‘’Où avons-nous trouvé ce (le mot en N) ‘’? Ils n'arrêtaient pas de me frapper.

Mahdi ne sait pas combien ils l’ont acheté, mais il a finalement été emmené dans un autre endroit où il a été forcé de travailler.

Son frère qui a aussi été enlevé a été tué. 

***Voyez le reportage complet dans la vidéo ci-dessus. ***

Publicité
Publicité