Éric Lapointe au Capitole de Québec: né pour vivre et mourir sur la scène

Alexandre Caputo
On peut dire ce que l’on veut sur l’homme et sa vie personnelle, mais l’artiste qu’est Éric Lapointe se présente toujours devant ses admirateurs comme un soldat prêt à mourir pour sa patrie.
Éric Lapointe officialisait le lancement de son 16e album, samedi soir, au Capitole de Québec. Il s’agissait d’une renaissance commerciale pour le rocker vedette, qui s’était fait discret dans ses apparitions lors des dernières années à la suite de ses démêlés avec la justice.
À 53 ans, «Ti-Cuir» n’a rien perdu de son intensité et de sa rage de performer; en sueur et essoufflé après sa deuxième chanson, il s’est ouvert une bière et est reparti de plus belle avec Bête à nourrir, qui figure sur son dernier album, Je marche dans ma vie, et qui traite de son tempérament excessif à travers une mélodie hard rock.
La voix du chanteur survit aux années – avec son caractère et son ton uniques – et ce dernier ne s’est pas fait prier pour pousser la note, au grand plaisir d’une foule constituée de gens de son âge, mais aussi de plus jeunes et de plus vieux.
La Bartendresse connaît sa fin heureuse
Le Capitole a presque perdu son toit lorsque Lapointe s’est élancé sur La Bartendresse; un classique de 2004. Imaginez lorsqu’il a annoncé avoir trouvé une fin heureuse à son amante musicale, sur la chanson Dernier Whisky qui paraît sur son album disponible depuis vendredi. Même pas 24 h après la parution de cette chanson, Lapointe était déjà accompagné par plus d’une centaine de spectateurs connaissant les paroles.

Éric Lapointe admettait au Journal, cette semaine, que lorsqu’il s’écoule trop de temps entre ses spectacles, il craint toujours d’être dépassé et oublié.
À en juger par les couples présents au Capitole lorsqu’il a chanté N’importe quoi, Lapointe est gravé dans les mémoires. La scène était magnifique; des personnes âgées qui se regardaient dans le blanc des yeux en chantant, de jeunes couples qui s’enlaçaient et dansaient en suivant les langoureux élans des guitares.
Moman
Mme Lapointe était aux premières loges pour voir son fils lui exprimer son amour le plus profond, avant qu’il n’interprète Moman, une chanson qui lui est consacrée.
Assise pour la durée du spectacle, sa mère, Doris, s’est levée de sa banquette pour cette chanson et chantait chaque mot en chœur avec son fiston. Même si cela lui réchauffe toujours l’âme d’entendre cette chanson, elle l’a «entendue souvent en spectacle», mentionne-t-elle tout calmement et humblement au Journal.
Indémodable
Il y a des chansons qui refusent tout simplement de s’éteindre, et Lapointe en a plus qu’une dans sa discographie. Les fans qui voulaient entendre ses classiques à travers ses nouveaux morceaux étaient tous debout à chanter lorsque lui et son orchestre de huit musiciens ont interprété Loadé comme un gun.
Un beau grand slow a été l'un des moments forts de la soirée, tant pour la foule que pour le chanteur, puisque c’est lui qui a demandé un rappel à son Capitole rempli, où les admirateurs chantaient chaque mot à tue-tête; un moment garant de frissons malgré la température écrasante.
Parlant d’indétrônable, Lapointe n’a pas manqué l’occasion de chanter Les Boys, tirée de la bande originale du film éponyme; une chanson qui représente encore l'un des trésors de sa musicographie.