Éric Duhaime lance un appel aux électeurs de Chauveau


Taïeb Moalla
Au lieu d’envoyer un autre député caquiste d’arrière-ban à l’Assemblée nationale, les électeurs de Chauveau devraient choisir le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) pour éviter «la distorsion électorale du siècle», estime Éric Duhaime.
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C’est l’appel pressant que ce dernier a lancé samedi après-midi lors d’un point de presse organisé dans la circonscription de Chauveau, où il se présente et où les plus récents sondages le rapprochent du député caquiste sortant, Sylvain Lévesque.
Le chef conservateur a d’abord rappelé que son parti est crédité actuellement de 16 à 20% dans les sondages nationaux. Or, le mode de scrutin peut faire en sorte que cela se traduise tout de même par l’élection d’aucun député conservateur le 3 octobre au soir.
«Je veux parler aux électeurs de Chauveau pour leur demander d’appuyer le Parti conservateur du Québec en tant que démocrates, a-t-il prié. C’est important qu’on soit représentés à l’Assemblée [...] Aujourd’hui, je veux mettre la pression sur les électeurs de Chauveau.»
«Aucun sens»
Selon lui, «on veut éviter à tout prix qu’il y ait cette distorsion électorale du siècle. La voix conservatrice doit être entendue. C’est pas vrai qu’on va taire une voix sur cinq au Québec, puis qu’il y aura zéro sur 125 [députés] qui vont encore s’exprimer. Ça n’a aucun sens. Le chef d’un parti qui connaît la croissance qu’on a connue mérite d’être à l’Assemblée nationale».
Plus tard en journée, dans son communiqué de presse, le PCQ a appelé au «vote stratégique», une expression que le chef n’a toutefois pas prononcée.
Malgré ses propos, M. Duhaime n’a pas voulu s’engager formellement à faire changer le mode de scrutin s’il devait être élu à l’Assemblée nationale. «Je vais essayer de faire le contraire des autres. Je ne le promettrai pas et je vais le faire plutôt que de le promettre et ne pas le faire», a-t-il répondu.
Reconnaître le résultat
Malgré ses craintes «d’une distorsion démocratique», Éric Duhaime s’est de nouveau engagé à reconnaître le résultat de l’élection du 3 octobre «quel qu’il soit».
Cela dit, il a exprimé des craintes si jamais le PCQ devait n’élire aucun député. «On veut faire augmenter la participation. Il ne faudrait pas envoyer le signal aux gens que leur vote est gaspillé», a-t-il glissé craignant «un détournement de démocratie».
Si M. Duhaime craint tant cette distorsion démocratique, faut-il comprendre qu’il espère que les chefs libéraux et péquistes soient élus dans leurs circonscriptions respectives?
Sans répondre directement à la question, Éric Duhaime a rappelé avoir respecté la tradition voulant qu’un chef ne se rende pas, en campagne électorale, dans une circonscription où d’autres chefs tentent de se faire élire.