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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Équipe volante publique: jusqu’à cinq infirmières par logement

Photo d’archives
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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2024-11-06T05:00:00Z
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Des infirmières sur les équipes volantes créées par Christian Dubé pour venir en aide à la Côte-Nord et l’Abitibi-Témiscamingue se heurtent à des conditions d’hébergement peu attrayantes.

Sur la Côte-Nord, le manque de logements oblige les volontaires du public à vivre en colocation, notamment parce que plusieurs installations sont toujours occupées par des employés d’agences privées.

«Il y a des logements partagés à quatre, cinq, six personnes qui sont sur des quarts de travail différents. Donc c’est difficile de se reposer», raconte Élisabeth Gagnon-Tremblay, la présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (CSN).

Après vérification, le CISSS de la Côte-Nord confirme que «quelques unités» de logement comptent bel et bien quatre ou cinq chambres.

Le syndicat a donc exigé des cadenas afin de barrer les portes des chambres.

La propreté de certains logements laissait également à désirer à l’arrivée des volontaires, souligne Mme Gagnon-Tremblay.

Pas de télé ni de wi-fi

Ses propos rappellent ceux d’un autre infirmier de l’équipe volante, parti de Montréal pour venir prêter main-forte en Abitibi-Témiscamingue l’été dernier.

«[...] le logement où j’ai passé ma première nuit était vraiment non fonctionnel. Pas de micro-ondes, pas de toaster, aucun produit ménager, rien pour faire la vaisselle, il n’y avait même pas un chaudron [pour] faire de la soupe. Pas de télévision, de radio ou de wi-fi. Les garde-robes étaient pleins de junk, de la literie que pour une chambre (nous étions deux et ça c’est une tout autre histoire)», écrivait sur Facebook le jeune homme, qui ne souhaite pas être identifié.

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Il a finalement pu déménager le lendemain dans un appartement mieux aménagé, mais toujours sans Internet.

Une autre personne déployée en Abitibi-Témiscamingue raconte avoir dû attendre plus de deux heures à l’extérieur du logement qui lui avait été assigné parce que personne n’était présent pour lui remettre les clés, le tout après un trajet de cinq heures à travers la réserve faunique La Vérendrye.

Cette personne assure toutefois que son hébergement est finalement tout à fait adéquat. Même son de cloche pour les préposés aux bénéficiaires représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique, malgré quelques embûches au départ.

Peu attrayant

Pour Élisabeth Gagnon-Tremblay, les conditions d’hébergement ne sont qu’une partie des irritants auxquels ses membres sont confrontées.

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Selon elle, les établissements de santé continuent d’offrir les plus beaux horaires au personnel des agences privées.

Les employeurs rechignent également à permettre aux infirmières de maximiser leur temps en cumulant des quarts de travail. «Ce qui est attirant, quand on fait de l’agence en région éloignée, c’est de partir un mois et de revenir un mois, de condenser deux mois de travail en un seul», explique la leader syndicale.

Pire, les infirmières doivent débourser de leur poche lors de ces journées de repos passées loin de la maison. «Les personnes sur l’équipe volante publique ne touchent pas les per diem de repas quand elles sont en congé», dit Mme Gagnon-Tremblay.

«Ce n’est pas un projet très attirant pour les gens du public», conclut Mme Gagnon-Tremblay.

D’ailleurs, l’équipe volante publique a attiré uniquement 152 employés à ce jour, et certains ont pu quitter depuis, comme le souligne Santé Québec. On est encore loin des 500 personnes que le ministre de la Santé, Christian Dubé, souhaitait voir déployées à compter de cet été.

152 embauches

  • Préposées aux bénéficiaires: 61
  • Auxiliaires aux services de santé et sociaux: 13
  • Infirmières auxiliaires: 39
  • Infirmières: 35
  • Éducateurs: 2
  • Travailleur social: 1
  • Technicien en travail social: 1

*Personnes embauchées depuis juin 2024. Certaines peuvent ne plus être en poste.

Source: Santé Québec

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