Environnement: Piedmont adopte son plan, mais repousse son règlement de zonage


Martin Jolicoeur
Au terme d’une assemblée houleuse, le conseil municipal de Piedmont dans les Laurentides a adopté son nouveau plan d’urbanisme mardi soir, mais a repoussé à une date ultérieure l’adoption d’un nouveau règlement de zonage qui inquiétait tant les promoteurs.
Ces propriétaires de vastes superficies de terres et forêts encore non développées bataillaient depuis des mois contre le souhait de la Municipalité de restreindre leur capacité de développement future pour s’approcher de l’objectif de protection de 30% du territoire, comme adopté par la COP 15.
Opposés, ces derniers menaçaient Municipalité de poursuites en dommages de centaines de millions de dollars advenant qu’elle aille de l’avant avec la modification de son règlement de zonage.
C’était toutefois sans prévoir que le conseil choisisse finalement de procéder par étape et d’accorder plus de temps à la consultation, se pliant ainsi à une demande des promoteurs et grands propriétaires fonciers de Piedmont, une petite municipalité de 3500 habitants. Appelé à réagir, le groupe de promoteurs et de grands propriétaires a préféré ne pas commenter la situation.

Le conseil dispose maintenant de 180 jours (six mois) pour faire adopter les règlements relatifs au zonage, au lotissement et à la construction, conformément aux nouvelles orientations de conservation, inscrites dans son tout nouveau plan d’urbanisme.
En entrevue avec Le Journal, le maire Martin Nadon estime qu’il s’agissait de la bonne chose à faire. «Les nouvelles orientations sont définies, restera maintenant au prochain conseil élu [en novembre prochain] de poursuivre dans la même voie par l’adoption de règlements. C’est définitivement, à mon avis, un pas dans la bonne direction.»
Le maire sortant a également profité de l’assemblée du conseil de mardi pour annoncer son intention de profiter des prochaines élections pour sonder l’opinion des citoyens de Piedmont sur une meilleure protection des territoires naturels de la municipalité. Les résultats obtenus pourront ainsi, croit-il, guider ou nourrir les orientations du prochain conseil.
Le règlement de zonage décrié par les promoteurs aurait pour conséquence de multiplier par dix la taille minimale des lots qu’un développeur pourrait vouloir aménager sur le territoire. Concrètement, de 4000 m2 (ou 43 000 pi2) actuellement, la superficie des terrains constructibles passerait à environ 40 000 m2 (ou 430 556 pi2).
Un changement qui, sans interdire la construction, reconnaissent-ils, aurait tout de même pour effet de réduire la rentabilité d’éventuels projets de quartier résidentiel ou commercial, faisant fondre d’autant la valeur de leur patrimoine foncier respectif, souvent bâti sur des générations.
Ces terrains «à haute valeur écologique» sont situés à proximité et à l’intérieur de la réserve naturelle Alfred-Kelly, à la cime des montagnes du mont Avila et du mont Molson, de même que dans un secteur du chemin de la Montagne, aux limites de Saint-Hippolyte.