ENTREVUE | Théodore Pellerin dévoile son côté sombre dans le thriller psychologique «Lurker»


Bruno Lapointe
Au cours de la dernière décennie, Théodore Pellerin estime avoir tenu la vedette d’une cinquantaine de productions, s’illustrant aux côtés des Joaquin Phoenix, Nicole Kidman, Sigourney Weaver, Kirsten Dunst et autres Russell Crowe. Et à seulement 28 ans, son étoile brille autant dans son Québec natal qu’à l’international. «C’est exactement la trajectoire de carrière dont je rêvais», confie l’acteur.
On serait tenté de dire que la dernière année a été faste pour Théodore Pellerin avec un prix d’interprétation au Festival de Cannes pour Nino, un Iris pour son rôle dans Solo, puis un accueil favorable pour le film Lurker dans différents festivals internationaux.
Mais un simple coup d’œil à la feuille de route de l’acteur rappelle qu’il n’est en rien étranger à ce genre de succès.
Car depuis ses débuts, il y a un peu plus de 10 ans, Théodore Pellerin a maintenu une ascension stable – et fulgurante, avouons-le – en gravissant un à un les échelons de l’industrie québécoise et internationale. Un parcours qui pourrait susciter l’envie de quelques-uns de ses pairs, non?
«Je suis très, très, très privilégié», se contente-t-il de répondre humblement.
«Ça m’arrive de m’arrêter et me dire “Oh mon dieu” en regardant tout ce que j’ai fait. J’ai la chance de pouvoir travailler dans des mondes différents, de faire des films qui me plaisent, de collaborer avec des gens qui ont énormément de talent. Je suis heureux, et j’aime toujours plus ce que je fais», poursuit-il lors d’une rencontre avec Le Journal organisée dans le cadre du festival Fantasia, le mois dernier, où il présentait le film Lurker en première canadienne.
Obsession maladive
À l’écran, l’acteur y devient Matthew, un jeune vendeur de vêtements dans une boutique branchée. Lorsqu’une star montante de la musique pousse la porte du commerce, l’employé tentera par tous les moyens d’entrer dans la garde rapprochée du chanteur... et, surtout, y rester. Pour ce faire, il n’hésitera pas à multiplier les gestes et actions, disons-le poliment, moralement discutables.
Le résultat, rebaptisé L’intrus pour les cinéphiles francophones, prendra l’affiche vendredi dans les salles obscures de la province.
«Je ne pouvais pas déposer le scénario quand je l’ai lu la première fois. C’était à la fois drôle et anxiogène, en plus d’être très, très divertissant», note Théodore Pellerin.
Mais ce qui surprend surtout dans ce récit d’obsession est l’approche, résolument plus sobre, préconisée par le réalisateur Alex Russell. Oubliez donc les scènes grand-guignolesques à la Fatal Attraction et autres thrillers du genre; les ruses utilisées par le personnage de Théodore Pellerin sont infiniment plus subtiles et pernicieuses, exécutées à travers mensonges et manipulations plutôt que les armes et les excès de violence.
«On n’est pas nécessairement dans le monde de l’horreur, mais il n’y a rien de plus épouvantable et terrifiant que d’être dans des jeux de dynamiques sociales et de hiérarchies. Au départ, il y avait des éléments beaucoup plus extrêmes dans le scénario qui ont été enlevés et je pense que ça sert mieux l’histoire; Lurker est un film très intense, mais aussi très réaliste. Et ça, c’est ce qui fait peur», remarque Théodore Pellerin.
- Le film Lurker prendra l’affiche le vendredi 29 août.