Entrevue de Nick Suzuki en français: «C’était plaisant de faire ça pour nos partisans »

Jonathan Bernier
Nick Suzuki en a surpris plusieurs en offrant à Félix Séguin quelques réponses en français. Ce n’était pas parfait, mais c’était plus que respectable. Et, surtout, ça venait du cœur.
«C’était plaisant de faire ça pour nos partisans. Ça représentait un certain défi, mais j’ai adoré ça», a-t-il déclaré vendredi midi, dans une mêlée de presse qui s’est tenue en anglais.

Le capitaine du Canadien a raconté que c’est le collègue et descripteur des matchs du Canadien à TVA Sports qui s’est informé de cette possibilité lors d’un événement tenu à Vegas, il y a quelques semaines, en compagnie des diffuseurs de la LNH.
«Je n’étais pas nerveux. Chantal m’a beaucoup aidé. Les gars de TVA Sports ont également été gentils avec moi», a déclaré Suzuki à propos de cet entretien qui, finalement, s’est tenu plus tôt cette semaine.
L’Ontarien raconte avoir déjà suivi des cours de français en 10e année, l’équivalent de la quatrième secondaire. Il possédait donc une certaine base avant de s’y mettre plus sérieusement.
«Je suis capable de lire et de parler relativement bien. La partie la plus difficile, c’est de comprendre. Chaque fois que je suis en ville, que ce soit à l’épicerie ou au resto, j’essaie de tout traduire dans ma tête», a-t-il raconté.
Du français au quotidien
Bien que l’organisation montréalaise ait mis à la disposition des joueurs une tutrice pour ceux désireux d’apprendre le français, l’attaquant de 26 ans assure être un autodidacte.
«J’apprends par moi-même. J’attrape des bribes ici et là auprès de mes coéquipiers et des membres de l’équipe francophones, a-t-il expliqué. D’ailleurs, j’essaie de leur parler le plus possible dans leur langue maternelle. Dave [David Savard] et Math [Mike Matheson] m’ont beaucoup aidé.»
D’ailleurs, Matheson n’était pas peu fier de son élève lorsqu’il s’est présenté, à son tour, dans la salle de presse du complexe sportif de Brossard.
«Il a vraiment bien fait ça. C’est quelque chose d’important pour les partisans et la ville. Avec ce qu’il a fait, tu comprends que c’est quelque chose d’important pour lui également. J’espère que tout le monde va apprécier», a-t-il déclaré.
Natif de Montréal, le défenseur du Canadien est conscient depuis son plus jeune âge de la réalité bilingue de la métropole. Mais il soutient que cette particularité du marché est également comprise de ses coéquipiers originaires d’ailleurs.
«Tout le monde comprend l’importance de la langue française, l’histoire de la langue française et l’histoire du Canadien de Montréal. Mais c’est certain que le fait de grandir ici fait que tu le comprends un peu plus.»
Comme Crosby
Ce n’est pas la première fois que Matheson évolue en compagnie d’un capitaine capable de s’exprimer dans la langue de Molière. Sidney Crosby, chez les Penguins, a toujours su garder une partie du français qu’il a appris au cours des deux saisons qu’il a disputées à Rimouski.
À micro et à caméra fermés, il n’est pas rare de pouvoir échanger en français avec le Néo-Écossais lorsqu’on se trouve dans le vestiaire des Penguins.
«Quand j’étais à Pittsburgh, il faisait toujours des petites blagues en français», a d’ailleurs raconté Matheson.
Ce n’est probablement pas demain la veille ni cette saison que Suzuki s’adressera aux médias et aux partisans dans un français aussi fluide que celui de Larry Robinson, de Bob Gainey ou de Bobby Smith.
Toutefois, cet effort sincère constitue déjà un pas de plus que tous les capitaines qui l’ont précédé au cours du dernier quart de siècle.