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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Entrevue avec Dominique Anglade: Legault «est au-dessus des lois»

En entrevue sur la rue Cartier à Québec, Dominique Anglade a livré une charge à fond de train contre le chef caquiste, François Legault.
En entrevue sur la rue Cartier à Québec, Dominique Anglade a livré une charge à fond de train contre le chef caquiste, François Legault. Photo Agence QMI, René Baillargeon
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Rémi Nadeau | Chef du Bureau parlementaire à Québec

2022-08-26T09:08:01Z
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Les proches de François Legault ont profité de traitements de faveur sous un gouvernement caquiste, soutient la cheffe libérale, Dominique Anglade. Elle croit que le premier ministre sortant, « au-dessus des lois », pourrait subir des conséquences lors de l’élection.

Lors d’un discours devant les membres de la Commission-Jeunesse du PLQ, récemment, à Montréal, la cheffe a plaidé pour que « tout le monde au Québec bénéficie des mêmes opportunités, pas juste les amis de la CAQ ».

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Appelée à s’expliquer au cours d’une entrevue avec notre Bureau parlementaire, la libérale n’a pas mâché ses mots, rappelant d’abord les blâmes de la commissaire à l’éthique à l’endroit du ministre de l’Économie et proche du chef caquiste.

« Pierre Fitzgibbon qui a pu rester en place après avoir enfreint les règles d’éthique, si ce n’est pas soutenir son ami au-delà de quoi que ce soit », a-t-elle commencé.

Puis, elle a pointé du doigt l’attitude de François Legault, qui défendait sa députée Marie-Ève Proulx et caquiste de la première heure, malgré les plaintes de harcèlement psychologique qui la visaient.

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« Il a gardé des personnes en place, au-delà de la tolérance zéro sur des principes qu’il avait émis, tu sais, tu soutiens les gens qui sont proches de toi. »

On lui fait remarquer une certaine ironie, le chef caquiste ayant, lui, fait campagne en 2018 en martelant que ce serait la « fin des petits amis » du gouvernement libéral.

Des personnes ont profité de la présence du gouvernement caquiste selon elle ?

« Totalement », insiste la cheffe, rappelant aussi les 17 milliards $ de contrats accordés sans appel d’offres depuis le début du mandat de la CAQ.

Elle donne aussi en exemple le fait que la page Facebook de François Legault a bénéficié de publicités payées par l’État totalisant 100 000 $.

« Moi, c’est le parti qui paie pour des publicités sur ma page. Lui, comme chef de parti, c’est le gouvernement du Québec, c’est notre argent qui paie, ce n’est pas normal. Mais il est au-dessus des lois. »

La campagne électorale pourrait devenir un moment de vérité, selon elle.

« Moi, je m’attends, quand quelqu’un commet quelque chose de pas éthique, de pas correct, je m’attends à ce qu’il y ait des conséquences. Là, il n’y a pas de conséquence pour François Legault. Il devrait y en avoir une. »

Inflation

Revenant sur ses propositions pour courtiser l’électorat, la cheffe du PLQ estime que la baisse d’impôts et le bouquet de mesures pour le portefeuille des Québécois constituent le meilleur remède pour lutter contre l’inflation.

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« On met de l’avant des mesures qui durent dans le temps, pas des coups de tête à 500 $ », dit-elle, en faisant allusion aux chèques envoyés par le gouvernement caquiste.

Elle croit aussi miser juste pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre en doublant l’exemption de base d’impôt des travailleurs de 65 ans ou plus pour les maintenir en emploi et en haussant le seuil d’immigrants annuel à 70 000.

Langue

Appelée à préciser pourquoi elle a refusé de se dire inquiète pour l’avenir de la langue française lors de la publication de nouvelles données de Statistique Canada la semaine dernière, Dominique Anglade évite à nouveau de prononcer ce mot, malgré notre insistance.

« Je vais toujours être préoccupée et vigilante par rapport à la langue française. »

Mais vous ne voulez pas dire le mot « inquiète », pour éviter de déplaire à la clientèle anglophone du PLQ ? « Je ne suis pas frileuse de dire qu’il y a un déclin de la langue à cause du positionnement du parti libéral, là, pas pantoute », dit-elle, un peu agacée.

Sans minimiser sa préoccupation pour la langue, la cheffe indique toutefois que les Québécois ne lui parlent pas d’emblée de cette question. 

« Les gens, ils se demandent comment ils vont payer l’épicerie [...] ils me parlent de la rentrée scolaire. Les préoccupations des Québécois, elles sont là », conclut-elle.

Ce qu’elle a dit sur...

Les moyens utilisés pour financer ses nombreuses promesses pour le portefeuille :

« On va taxer davantage les très riches, chercher de l’argent dans les paradis fiscaux, l’inflation génère des revenus supplémentaires. Vous verrez notre plan. »


L’étiquette de parti de l’économie :

« Je rejette complètement l’idée que la CAQ, c’est devenu le parti de l’économie alors que François Legault a nié le problème de la pénurie de main-d’œuvre. Le nier, c’est démontrer que tu ne comprends même pas les fondamentaux de l’économie. »


La montée d’éric duhaime :

« Les solutions qu’il amène sont dangereuses. Puis, quand il garde des candidats... je ne peux pas concevoir qu’on peut avoir des gens [dans son équipe] qui sont pour les armes dans les écoles. »


♦ Notre chef de Bureau parlementaire à Québec a réalisé des entrevues avec les chefs de parti à quelques jours du déclenchement officiel de la campagne électorale. Seul le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, a refusé notre invitation.

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