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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Entre Québec et Sainte-Anne-de-Beaupré: un projet de train de banlieue en gestation

Chemin de fer Charlevoix rêve de créer un transport en commun efficace entre la gare du Palais et la Côte-de-Beaupré

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Photo portrait de Stéphanie  Martin

Stéphanie Martin

2025-07-24T04:00:00Z
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Une idée de train de banlieue qui relierait Québec à Sainte-Anne-de-Beaupré est en gestation dans la capitale nationale et son promoteur rêve de déplacer des travailleurs efficacement en transport en commun jusqu’à la gare du Palais, a appris Le Journal.

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«La gare du Palais est un actif peu utilisé, mais extraordinaire que nous avons dans la ville de Québec. On veut avoir un train de banlieue entre la gare du Palais, D’Estimauville et Sainte-Anne-de-Beaupré–Saint-Joachim qui va opérer matin et soir et qui va transporter les personnes qui viennent travailler à Québec», a expliqué David Blair, avocat et président de Chemin de fer Charlevoix (CFC), en entrevue au Journal.

CFC est la compagnie privée qui est propriétaire de la voie ferrée et dont l’actionnaire est Groupe Le Massif. Avec son tracé le long du fleuve, «c’est une magnifique, extraordinaire voie ferrée. C’est unique. Dans le monde, c’est vraiment un des beaux chemins de fer», s’enthousiasme M. Blair.

Il a déjà entamé les discussions avec plusieurs acteurs régionaux pour ce plan, qui est pour le moment «embryonnaire». «On a déjà des discussions avec le CN [propriétaire de la voie entre D’Estimauville et le centre-ville de Québec], avec VIA Rail. Ils sont tous ouverts. Il y a des ajustements à faire, mais il n’y a rien de compliqué.» D’autres rencontres sont prévues d’ici la fin de l’été.

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Des discussions ont aussi eu lieu avec la ministre des Transports du Québec, Geneviève Guilbault, et avec le maire de Québec, Bruno Marchand, souligne David Blair, qui dit avoir senti une ouverture. «J’ai beaucoup d’espoir que le projet de train de banlieue puisse voir le jour.»

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Vitesse à ajuster

L’idée permettrait, selon lui, de retirer des voitures de la route et de réduire la congestion souvent problématique à l’approche de Québec, sur l’autoroute Dufferin-Montmorency. L’enjeu principal pour que ce soit concurrentiel est la vitesse de croisière du train. En ce moment, les wagons ne peuvent dépasser 30mph (48km/h) sur la majeure partie de la voie. La vitesse souhaitée pour être plus rapide que l’auto est 60mph (97km/h). «On a fait faire les études pour remettre la voie en condition.»

«On a déjà un chemin de fer en place, rappelle David Blair. On pourrait faire rouler un train demain matin.»

Recherche de partenaires

Évidemment, cela nécessitera des fonds et CFC cherche des partenaires. «Il faut le financer, ça coûte cher. Il faut trouver une façon. Il faut aussi trouver un opérateur du train de banlieue.»

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Le président de CFC est appuyé par Groupe Le Massif dans cette entreprise et il se permet de voir grand. «Il y a un potentiel énorme pour ce chemin de fer. Il y a des options. Si on augmente la vitesse, ça change tout. Moi, je vois à long terme un train de ski entre Québec et Le Massif.»

La voie ferrée appartenant à Chemin de fer Charlevoix circule sur 155 km entre le secteur D’Estimauville, à Québec, et Clermont.
La voie ferrée appartenant à Chemin de fer Charlevoix circule sur 155 km entre le secteur D’Estimauville, à Québec, et Clermont. Photo Stevens LeBlanc

Voie ferrée de Chemin de fer Charlevoix

  • Voie ferrée provinciale
  • 155km de voie, D’Estimauville à Clermont
  • Longe le fleuve
  • Empruntée par le Train touristique de Charlevoix en été, de la chute Montmorency à La Malbaie
  • Aucun train de marchandises n’y circule actuellement
  • A déjà accueilli un train de banlieue à vapeur et un train électrique, entre Québec et Sainte-Anne-de-Beaupré, jusque dans les années 1950

Photo Stevens LeBlanc
Photo Stevens LeBlanc

Promenade Samuel-De Champlain: une connexion train de banlieue-tramway prévue dans la vision de la phase 4

La possibilité de réactiver le chemin de fer de Charlevoix pour le transport en commun a été prise en compte dans la vision de la phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain, qui prévoit des infrastructures pour une connexion avec le tramway.

Dans le cadre de l’élaboration de la vision, des discussions ont eu lieu avec les équipes de la Commission de la capitale nationale du Québec, responsable de tout le réaménagement du Littoral Est, entre le secteur D’Estimauville et le parc de la Chute-Montmorency, sur 8,1km.

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Rencontres

«Nous avons rencontré ces gens-là lors de la planification et on veut absolument qu’il y ait un lien. On veut que quelqu’un de la Côte-de-Beaupré puisse venir en train de banlieue [et] échanger au pôle D’Estimauville» pour le tramway, révèle David Blair, président de Chemin de fer Charlevoix (CFC).

La vision a été présentée publiquement en juin par le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien. Ce dernier n’a pas évoqué à ce moment la connexion entre le futur tramway et un train de banlieue, mais l’éventualité est bien présente dans le document de 117 pages détaillant la vision.

«Afin de tirer profit de la présence du pôle d’échanges du tramway à proximité du Littoral Est et du réseau ferroviaire susceptible d’être réactivé pour le transport en commun, une zone potentielle est réaménagée afin de mieux relier les deux réseaux», lit-on.

Les images de la future phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain ont été présentées en juin.
Les images de la future phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain ont été présentées en juin. Image courtoisie CCNQ

Passage couvert

Cette interface comprend «l’insertion d’un passage couvert et d’une bande végétalisée pour assurer une intégration harmonieuse avec le contexte immédiat». Cette infrastructure, d’une longueur d’une centaine de mètres, relierait le pôle d’échanges du tramway au coin D’Estimauville et de Sainte-Anne au chemin de fer, plus au sud. 

Selon une source bien au fait du dossier, on envisage un bâtiment multiétagé avec des commerces au rez-de-chaussée qui créerait un passage fermé entre les deux pôles pour que les usagers circulent à l’abri des intempéries. Des stations de train devront s’ajouter le long du tracé.

«Ça va accélérer, j’espère, le développement du projet de Littoral de l’Est. Nous, on va s’intégrer là-dedans le plus possible», souligne M. Blair.

Selon lui, l’idée d’un train de banlieue «se marie parfaitement» avec le projet de Littoral Est et son intégration du tramway, en phase deux. Celui-ci ne se rend pas à la gare du Palais, ce qui est une lacune à corriger, tout comme le futur train à grande vitesse fédéral qui devrait aussi s’y connecter, plaide-t-il.

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