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L'article provient de Bureau d'enquête

Enquête sur les fuites: l’UPAC fait son mea culpa à deux de ses anciens policiers

Le corps policier spécialisé reconnaît avoir causé des torts en perquisitionnant chez deux enquêteurs en 2017

L'ex-patron de l'UPAC Robert Lafrenière est l'un des sujets d'intérêt du BEI dans le cadre de l'enquête Serment.
L'ex-patron de l'UPAC Robert Lafrenière est l'un des sujets d'intérêt du BEI dans le cadre de l'enquête Serment. Photo Pierre-Paul Poulin
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Jean-Louis Fortin

2024-03-29T04:00:00Z
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L’Unité permanente anticorruption (UPAC) reconnaît avoir causé des torts à deux de ses anciens policiers chez qui elle avait mené des perquisitions dans le cadre d’une chasse aux sources journalistiques en octobre 2017.

• À lire aussi: Le fils de Robert Lafrenière devient le nouvel inspecteur général adjoint de la Ville de Montréal

L’UPAC s’est récemment entendue hors cour avec ses ex-enquêteurs Stéphane Bonhomme et Richard Despaties, chez qui elle avait mené des perquisitions le 25 octobre 2017.

Les deux policiers avaient été visés par la désormais célèbre enquête interne Projet A, lancée par l’ex-patron de l’UPAC Robert Lafrenière pour découvrir qui, au sein de son organisation, aurait pu fournir à des journalistes des informations concernant des enquêtes en cours.

Ils n’ont jamais été accusés et poursuivaient l’État québécois pour plus de 2,5 M$.

En vertu de l’entente, l’UPAC a déposé sur son site web une brève déclaration écrite de trois paragraphes, le 15 mars dernier, qui était passée inaperçue jusqu’ici.

  • Écoutez l'entrevue avec Dominique Cambron-Goulet, journaliste au Bureau d’enquête de Québecor, via QUB :

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«Depuis les événements, des informations maintenant publiques soutiennent que l’enquête [Projet A] n’a pas été menée en tous points selon les règles de l’art», peut-on lire dans la courte missive qui a pour seul titre «Communiqué».

«Cette enquête a eu des impacts regrettables sur l’intégrité professionnelle, la vie personnelle de messieurs Bonhomme et Despaties et de leurs conjointes, mesdames Jodoin et Gougeon», conclut le texte.

Entente hors cour

La déclaration «fait partie d’une entente hors cour avec les parties mentionnées», a indiqué jeudi le porte-parole de l’UPAC, Mathieu Galarneau, joint au téléphone.

«L’entente est confidentielle, donc on ne peut commenter davantage», a-t-il ajouté.

Le communiqué ne précise pas quels auraient pu être les manquements commis par ceux qui menaient le Projet A.

  • Écoutez l'analyse de Luc Lavoie au micro de Yasmine Abdelfadel via QUB :

Toutefois, on sait que ces manquements allégués font l’objet d’une enquête criminelle du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) depuis maintenant 5 ans et demi, baptisée Serment.

Le projet Serment s’intéresse notamment à M. Lafrenière et à certains membres de sa garde rapprochée de l’époque, et n’a à ce jour débouché sur aucune accusation.

Les démarches du BEI se poursuivent toujours, selon nos informations. En octobre 2023, une compilation de La Presse faisait état de coûts de 11 M$ liés à ce projet.

Le commissaire s’était excusé

Une autre personne avait été visée par des perquisitions, et même arrêtée le 25 octobre 2017. Il s’agit de l’ex-député de Chomedey Guy Ouellette, qui n’a lui non plus jamais été accusé.

Guy Ouellette en 2018.
Guy Ouellette en 2018. Photo d'archives

M. Ouellette a également poursuivi l’État québécois, pour 550 000$. Ses démarches se sont conclues par une entente confidentielle en juin 2021. À cette occasion, l’actuel commissaire de l’UPAC, Frédérick Gaudreau, s’était même excusé publiquement au nom de l’organisation.

«Depuis les événements, les faits ont démontré que l’arrestation de M. Guy Ouellette résulte d’une enquête fautive à certains égards et que cette arrestation était injustifiée», avait-il alors déclaré.

Photo d'archives
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