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L'article provient de Bureau d'enquête

Factures de Costco: Québec enquêtera sur les dépenses d’un conseiller à Laval

La ministre Andrée Laforest a confirmé que la Commission municipale du Québec se penchera sur les dépenses de Paolo Galati

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Photo portrait de Annabelle Blais

Annabelle Blais

2024-09-18T15:00:00Z
2024-09-18T15:01:08Z
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Le conseiller municipal de Laval qui a utilisé des fonds publics pour se payer des produits d’épicerie au Costco, un sofa-lit et même une luxueuse montre Apple à 1000$ est maintenant visé par une enquête de la Commission municipale du Québec (CMQ).

La ministre des Affaires municipale Andrée Laforest en a fait l'annonce mercredi matin, soit quelques heures après les révélations de notre Bureau d’enquête concernant les dépenses de Paolo Galati. En fin d'avant-midi, la CMQ a confirmé à notre Bureau d'enquête qu'elle avait effectivement ouvert une enquête de sa propre initiative mais qu'elle ne ferait pas d'autres commentaires.

La ministre Laforest a également réagi en qualifiant les dépenses du conseiller municipal «d'inacceptable».

«C’est l’argent des citoyens, c’est inacceptable, a réagi la ministre. Tous les élus sont imputables, le conseiller devra répondre.»

Paolo Galati
Paolo Galati Photo MARTIN ALARIE

Paolo Galati, membre du Parti d'opposition Action Laval, a réagi en milieu de journée et rappelé que le trésorier de la ville peut refuser de rembourser une dépense qu’il juge «inappropriée». 

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«J’aimerais que mes dépenses soient révisées et ensuite approuvées par les services financiers de la ville. Toutes les dépenses qui seront jugées non justifiées seront remboursées sans délai», a-t-il déclaré.

Le maire lui demande de rembourser

En entrevue avec Mario Dumont sur les ondes de LCN mercredi matin, le maire de Laval, Stéphane Boyer, a estimé que Paolo Galati devait rembourser les contribuables.

« Pour moi c’est un manque de jugement de la part de l’opposition. Comme élus, oui nous avons des budgets pour nous aider dans nos fonctions. Ce qui est critiquable ici c’est la hauteur des montants, le luxe des objets et le fait que nous pouvons nous questionner sérieusement s’ils servent vraiment aux fonctions du conseiller», a-t-il réagi.

«Ce que je demanderais au conseiller, c’est de rembourser cet argent-là. C’est l’argent des citoyens, a-t-il affirmé. Si M. Galati ne rembourse pas, la CMQ pourrait prélever une partie de son salaire.»

Costco et Apple

M. Galati a utilisé l’argent du fonds de recherche et de soutien aux élus pour acheter de la nourriture et autres produits comme des céréales, du Nutella, du beurre d’arachide, du miel, de la gomme à mâcher, des ibuprofènes, de la soupe au chou-fleur, de la crème hydratante Aveeno ou encore des graines de chanvre.

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Le conseiller a affirmé que ces produits ont servi pour des rencontres citoyennes et des réunions, par Teams et en personne, à son bureau chez lui.

Ce bureau est d’ailleurs bien équipé. En effet, les Lavallois ont remboursé au conseiller l’achat d’un sofa-lit convertible avec mousse mémoire à 734$ et d’une machine à café à 260$. Ils payent même pour les recharges de son SodaStream.

Nous avons également trouvé des factures pour des panneaux acoustiques, des bras et pieds de micro, un haut-parleur à 400$, un téléprompteur à 260$, un anneau lumineux et un trépied. Il explique qu’il y a beaucoup d’écho dans son bureau et que, pour les réunions sur Teams, le son est «meilleur» avec les panneaux acoustiques.

Il a également acheté plusieurs produits Apple: iPhone, tablette iPad Pro avec son clavier, deux Apple Pencil, un ordinateur de bureau iMac de 27 po et un ordinateur portable MacBook Pro à plus de 3400$ chacun et deux paires d’écouteurs sans fil AirPods Pro à 329$ chacun en plus de s’offrir une montre Apple à 1049$.

Conseiller «imputable»

La Ville de Laval a également réagi mercredi matin et assuré que la «saine gestion des fonds publics [est] une priorité» et qu’elle applique son règlement sur le remboursement des dépenses de recherche et de soutien avec rigueur. Elle rappelle que, selon ce règlement, l’élu doit «agir dans le meilleur intérêt des citoyens dans la gestion des fonds publics».

Elle ajoute que chaque demande de remboursement est analysée et que la Ville peut demander des justifications supplémentaires aux élus. «Le conseiller se rend imputable quant aux justificatifs et explications liées à chacune des demandes de remboursement», insiste toutefois Philippe Déry, responsable des communications pour la municipalité.

En fin de journée, Claude Larochelle, chef par intérim de Parti Laval, un autre parti d'oppostion a déclaré: « nous souhaitons que la CMQ mène son enquête le plus rapidement possible pour faire toute la lumière sur cette situation. On va suivre ça de très près, car ce sont tous les élus de Laval qui sont éclaboussés par une telle situation ! » 

– Avec la collaboration de Marc-André Gagnon et Jean-Louis Fortin

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