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L'article provient de Bureau d'enquête

Enquête pour trafic de cocaïne au Pérou: deux des trois Québécois s'impatientent en prison

Selon la mère d'un des détenus, les conditions de vie en détention sont extrêmement difficiles

Bô-Soleil Morin (à gauche) a été blanchi des accusations qui pesaient contre lui, mais Francis Toupin (au milieu) et Frédéric Dewald doivent toujours faire face à la justice péruvienne.
Bô-Soleil Morin (à gauche) a été blanchi des accusations qui pesaient contre lui, mais Francis Toupin (au milieu) et Frédéric Dewald doivent toujours faire face à la justice péruvienne. Photo fournie par la police nationale du Pérou
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Maude Boutet

2023-09-08T04:00:00Z
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Près de deux mois après qu'un juge leur ait accordé de retrouver leur liberté sous certaines conditions, deux des trois Québécois arrêtés au Pérou pour trafic de cocaïne croupissent toujours dans une prison à sécurité maximale.

«Ça fait 50 jours que la juge a rendu son verdict (...). On est découragés», au téléphone Annik Gagnon-Lachance, la mère de Bô-Soleil Morin. 

Son fils de 27 ans, originaire de Québec, avait été arrêté le 1er février dernier par la Police nationale péruvienne (PNP) en compagnie de Fréderic Dewald, 25 ans, et Francis Toupin-Bergevin, 34 ans. 

Fouille de la police en février qui a mené à l’arrestation des Québécois.
Fouille de la police en février qui a mené à l’arrestation des Québécois. Capture d’écran fournie par la police nationale du Pérou

Selon les autorités péruviennes, le trio québécois aurait fait partie d’un réseau baptisé Los Nordicos («Les Nordiques») qui comptait aussi quatre ressortissants péruviens et un Vénézuélien, qui ont aussi été arrêtés lors de l’opération. 

Le 14 juillet, la Cour d'appel péruvienne a autorisé la remise en liberté de Morin et Toupin-Bergevin, en attendant la suite des procédures judiciaires. 

Les deux jeunes hommes devaient s'engager à demeurer au Pérou, en plus de payer une caution d’environ 7300$ canadiens et de se soumettre à un système de surveillance électronique. Mais à ce jour, ils n'ont toujours pas pu sortir.

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«On a respecté toutes les conditions imposées, on a trouvé un appartement dans un quartier où c’était permis par la juge elle-même, et on nous dit que les bracelets ne fonctionnent pas», décrit Annik Gagnon-Lachance.

Les autorités péruviennes lui auraient dit que la réception du signal internet qui permet de faire fonctionner les bracelets électroniques n’est pas assez bonne dans le quartier résidentiel.  

  • Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin via QUB radio :

Conditions difficiles

Mme Gagnon-Lachance a hâte que son fils quitte la prison, où les conditions de vie sont extrêmement difficiles notamment en raison de la surpopulation. 

«Tout se paye en prison, même la nourriture», fait-elle valoir.  

En additionnant les frais d’avocats, la facture du «séjour» de Bô-Soleil Morin au Pérou s’élève à près de 65 000$ jusqu’à présent. La famille peine à payer les nombreuses dépenses.  

«Qu’il soit libéré va nous soulager financièrement, c’est certain, même s’il doit continuer à vivre là-bas. Il va pouvoir recommencer à travailler et reprendre sa vie là où il l’a laissée.» 

Pas encore d'accusations

Les Québécois avaient tous trouvé le chemin de la prison le temps que l’enquête suive son cours malgré l’absence d’accusations formelles, un processus normal au Pérou. Leurs avocats ont fait appel de cette décision en mars. 

Seul Dewald a échoué dans sa tentative d’être remis en liberté d’ici la suite des procédures judiciaires. Les trois magistrats ont tranché qu’il devra rester derrière les barreaux au moins jusqu’en juillet 2024. 

Dans une enquête menée conjointement avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC), la police péruvienne affirme que le réseau aurait notamment acheminé de la cocaïne par voie aérienne au Canada. 

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