Enquête de la STM: des explorateurs urbains dans la loge de l’opérateur du métro

La Société de transport de Montréal (STM) enquête sur des vidéos où l’on voit des adeptes d’«exploration urbaine» accéder illégalement à la loge d’opérateur de trains en mouvement dans le métro.

Chaque train du métro de Montréal possède deux loges d’opérateurs identiques à chacune de ses extrémités pour qu’il puisse rouler dans les deux directions. Ainsi, seule la loge située à l’avant est occupée par un opérateur lorsque le train est en service.

C’est dans celle située à l’arrière qu’ont été filmées trois vidéos différentes découvertes par Le Journal qui ont été publiées sur TikTok au cours des dernières semaines.

Les auteurs, qui ne s’identifient pas, sont vraisemblablement des amateurs d’exploration urbaine (Urbex), cette tendance à explorer des lieux interdits ou abandonnés, souvent en quête de sensations fortes et de réactions sur les réseaux sociaux. 

«Petite ride dans la cabine du métro», a écrit l’un d’entre eux dans sa vidéo publiée il y a moins d’une semaine.

Enquête

Isabelle A. Tremblay, porte-parole de la STM, a indiqué que ces vidéos ont été transmises à l’interne afin de «faire enquête».

«Sur l’accès à la loge de l’opérateur, les opérateurs ont la consigne de garder les portes de loges ainsi que les portes communicantes verrouillées en tout temps. Les commandes à bord sont inactives lorsqu’il n’y a pas d’opérateur à bord.»

La STM a aussi affirmé être «consciente» de la popularité «internationale» de l’exploration urbaine.

Au cours des derniers mois, Le Journal a d’ailleurs vu circuler plusieurs autres vidéos amateurs publiées par des comptes d’exploration urbaine où l’on reconnait l’intérieur des tunnels du métro.

Le Journal rapportait en novembre 2023 que le nombre annuel d’intrusions dans les tunnels du métro avait d’ailleurs doublé depuis la pandémie.

«Nous sommes conscients que certaines personnes prennent un risque énorme en s’introduisant dans le réseau souterrain du métro et déplorons ce genre d’activité qui est dangereux, a rappelé M^me Tremblay. En effet, ces gens compromettent grandement leur santé et sécurité en agissant de la sorte avec un niveau d’électrification très élevé.»

Ce n'est pas la première fois que des explorateurs urbains attirent l'attention des autorités. En janvier dernier, des casse-cous avaient diffusé leur escalade de la tour du pont Samuel-de-Champlain sur les réseaux sociaux. La Sûreté du Québec (SQ) avait annoncé quelques semaines plus tard l'arrestation de trois mineurs en lien avec cet événement.