Enlevée par ses frères dans un resto: «Elle criait d’appeler le 911»

Une adolescente qui aurait été enlevée de force par ses propres frères sur son lieu de travail était en panique et criait d’appeler le 911, a témoigné un collègue au procès des deux accusés qui nient tout acte criminel.

«Elle courait et son frère courait derrière elle, ça se poussait, ça s’est transporté à l’arrière... Elle criait d’appeler le 911 elle était en panique», a témoigné Ali Ahmed, ce mardi au palais de justice de Montréal.

M. Ahmed racontait alors l’enlèvement dont il a été témoin en juillet 2021 quand, en soirée, deux individus ont fait irruption dans un petit restaurant de l’ouest de l’île. Rapidement, un individu parle à la caissière pour ensuite passer derrière le comptoir. Il est suivi par un autre client, arrivé peu avant.

Une échauffourée s’en est suivie. Et quand l’adolescente tente de prendre son téléphone, elle est rattrapée par un des assaillants, qui se met à la pousser et à l’amener à l’arrière du commerce, avant d’être placée dans une voiture qui quitte ensuite en trombe.

L’événement, survenu en soirée, avait poussé la police à déclencher une opération policière d'envergure pour la retrouver. Cela avait poussé les assaillants à déposer l’ado au poste de police. 

Deux frères

Or, selon l’enquête policière, les assaillants ne seraient nul autre que les deux frères aînés de la victime. Ces derniers, âgés de 25 et 26 ans, ont toutefois plaidé non coupables tant de séquestration que d’enlèvement, de menaces et de voies de fait.

Sur ordre de la cour, il est interdit de nommer les deux frères, puisque cela permettrait d’identifier la victime, qui était à l’époque mineure. Fait particulier, durant le processus judiciaire, la jeune femme s’était présentée à la cour afin d’apporter son soutien à ses frères, même si elle est considérée comme leur victime.

Un ami des deux frères, qui avait agi comme chauffeur pour les assaillants, a pour sa part coupé court à son procès qui devait également débuter ce mardi, en plaidant coupable d’enlèvement.

«Il a amené la victime proche de chez son père à elle, indique le résumé des faits. Par la suite, selon la déclaration de la victime, elle était avec la sœur de cet accusé à regarder la télévision et à parler. C’est peu après que la victime a été déposée à la station de police.»

Cet accusé, qui ne peut être nommé lui non plus, reviendra ultérieurement à la cour pour les plaidoiries sur la peine à lui imposer.