Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Monde

[PHOTOS] Il retrouve enfin sa conjointe ukrainienne au Québec, loin de la guerre

Un citoyen de Québec retrouve sa conjointe ukrainienne, qui a fait un périple d'un mois pour fuir la guerre

Partager
Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2022-03-30T16:06:01Z
2022-03-31T02:37:05Z
Partager

Plus d’un mois après le début des bombardements en Ukraine, Éric Mainguy et sa femme sont enfin réunis. Katerina, sa fille Satya et sa mère Natalia sont finalement arrivées au Québec tard mardi soir, heureuses de troquer la peur pour l’espoir d’une vie nouvelle.

• À lire aussi: [EN DIRECT] 35e jour de guerre en Ukraine: voici tous les derniers développements

• À lire aussi: Réfugiées dans un château, des Ukrainiennes rêvent néanmoins de rentrer à la maison

• À lire aussi: Ukraine: bombardements à Tcherniguiv et Marioupol, le Kremlin refroidit les espoirs de «percée»

Le Journal avait raconté l’histoire de M. Mainguy et de sa conjointe quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, à la fin février. Ils s'étaient mariés en janvier dernier, à peu près un an et demi après s’être rencontrés en ligne, et se sont enfin retrouvés.

Photo Stevens Leblanc
Photo Stevens Leblanc

«Je ne pouvais pas croire que c’était enfin terminé», a confié Katerina, rencontrée par Le Journal mercredi dans la maison des parents de son conjoint, où toute la famille est installée.

Photo Stevens Leblanc
Photo Stevens Leblanc

«On a réalisé dans l’auto qu’on n’avait même pas pleuré en se voyant. On est tellement encore sur l’adrénaline, tout ça est allé tellement vite. Et comme on se parlait tous les jours, c’est comme si on n’avait pas été séparés, malgré la distance», ajoute son conjoint, qui a malgré tout été ému en voyant la petite Satya, 10 ans, courir vers lui à l’aéroport.

Publicité

«J’étais tellement soulagé. Je les aime tellement.»

Photo Stevens Leblanc
Photo Stevens Leblanc

La peur au ventre

Katerina, Satya et Natalia ont fui la ville de Chornomorsk, près d’Odessa, le 25 février, quand les bombardements commençaient à se rapprocher dangereusement. Pour elles, cette guerre est toujours invraisemblable.

Vous avez un scoop
à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous partager à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

«On ne croyait pas que ça irait si loin. Au début, ce n’était que du bla-bla, que des paroles en l’air. [...] Mais le premier matin où j’ai été réveillée par une bombe, par le son et les murs qui tremblent, je ne savais pas comment réagir», raconte avec courage Katerina.

Photo Stevens Leblanc
Photo Stevens Leblanc

«Tu le ressens jusqu’au fond de ton ventre. J’avais tellement peur», laisse tomber la femme de 36 ans.

Après avoir fui, Katerina, sa mère et sa fille ont gagné la Moldavie, puis la Roumanie quelques jours plus tard. Les trois Ukrainiennes ont trouvé refuge chez une famille roumaine, des anges tombés du ciel.

«Nous sommes devenus des amis. Je ne croyais pas que les gens pouvaient autant vouloir aider les autres. Ils ont tout fait pour nous faire sentir chez nous», se rappelle avec émotion Katerina.

Tout quitter

Après avoir été hébergé chez la famille Florin pendant le long mois où s’organisait leur arrivée au pays, le trio a mis le cap sur Québec lundi dernier, pour arriver tard mardi soir.

Publicité

Maintenant en sécurité, la famille espère pouvoir retrouver un peu de paix dans cette nouvelle vie, ce qui n’est pas facile quand on a tout laissé derrière.

Katerina (debout), sa fille Satya (assise, portant un chandail blanc) et sa mère Natalia (chandail rouge) chez la famille de Cordis Florin (à l'avant-plan, avec les lunettes), un Roumain qui a accepté de les héberger durant un mois comme elles fuyaient l'Ukraine.
Katerina (debout), sa fille Satya (assise, portant un chandail blanc) et sa mère Natalia (chandail rouge) chez la famille de Cordis Florin (à l'avant-plan, avec les lunettes), un Roumain qui a accepté de les héberger durant un mois comme elles fuyaient l'Ukraine. Photo courtoisie, Éric Mainguy

«Je parle chaque jour avec la famille et les amis restés là-bas. Je me sens coupable, parfois, d’avoir pu quitter, d’être finalement ici en sécurité, mais Éric me rappelle chaque fois de ne pas m’en vouloir», témoigne Katerina, qui a notamment vu sa sœur choisir de rester en Ukraine avec son mari qui ne pouvait quitter le pays.

«Nous, on ne peut rien espérer de plus que ce qu’on a là. On est ensemble et on est heureux», ajoute Éric Mainguy, parlant de sa rencontre avec Katerina comme de celle de deux «âmes sœurs».

Katerina, sa fille Satya et sa mère Natalia, dans l'avion au moment de quitter Bucarest en direction d'Amsterdam, puis de Toronto et finalement de Québec.
Katerina, sa fille Satya et sa mère Natalia, dans l'avion au moment de quitter Bucarest en direction d'Amsterdam, puis de Toronto et finalement de Québec. Photo courtoisie, Éric Mainguy

«C’était notre projet, de se retrouver, mais disons que les circonstances ont tout accéléré. Ça a tellement été vite, tout est nouveau pour elles, on va passer les prochains mois à les acclimater à la vie ici», affirme M. Mainguy, convaincu que le meilleur est à venir.

Publicité
Publicité