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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Enfants et écrans: des mesures plus radicales seraient une bonne chose, selon un expert

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Agence QMI

2024-05-03T03:17:02Z
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Le Québec pourrait bénéficier de mesures plus radicales comme celles proposées par un nouveau rapport français concernant les enfants et leurs écrans, affirme un psychoéducateur. 

Un groupe d’experts a récemment présenté au président Emmanuel Macron un rapport contenant des mesures radicales concernant les temps d’écran pour les adolescents et les enfants, et ces mesures seraient «un pas dans la bonne direction» pour Marco Mailhot, psychoéducateur, formateur et conférencier à Cyberéquilibre.

«C’est un pas dans la bonne direction parce qu’il n’y avait pas tant de choses qui se faisaient, même au Québec on est un peu hésitant à le faire», a-t-il affirmé, à l’émission Le Bilan.

«Souvent, les parents que je rencontre me disent: “ça prendrait des mesures pour nous aider, pour nous soutenir, parce que quand on dit non, on se sent coupables, nos enfants nous disent que leurs amis peuvent, alors que nous ils ne peuvent pas, on les limite trop, c’est l’anarchie”», a-t-il poursuivi.

Dans ce rapport, les experts conseillent d’interdire les écrans aux enfants avant leurs 3 ans, le téléphone avant 11 ans puis sans connexion, d’éviter les applications comme Instagram ou Tik Tok avant 18 ans et de bannir les écrans des classes de maternelle, notamment.

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«La Commission a été bousculée par les constats qu’elle a eu à faire sur les stratégies de captation de l’attention des enfants, où tous les biais cognitifs sont utilisés pour enfermer les enfants sur leurs écrans, les contrôler, les réengager, les monétiser», a conclu le rapport.

  • Écoutez l'entrevue avec Réjean Bergeron, philosophe et auteur, à l'émission de Mathieu Bock-Côté via QUB :

Si ces recommandations semblent inatteignables pour le moment, M. Mailhot estime tout de même que les réseaux sociaux sont problématiques.

«Il n’y a aucune restriction, les gens peuvent s’ouvrir des comptes avec des faux profils, alors tout le monde va là-dessus, mais toute la contrainte que ça engage, l’intimidation qu’il y a en ligne, les parents ne sont souvent même pas au courant que l’enfant subit ça dans sa chambre, alors les impacts sont beaucoup plus grands que les bénéfices, ça j’en suis convaincu», a-t-il assuré.

M. Mailhot a d’ailleurs constaté, lors de ses visites dans les écoles du Québec, que de nombreux enfants de 11 ans et moins possédaient déjà des comptes sur les réseaux sociaux.

«Ce n’est qu’à 14 ans que le jugement commence à être assez efficace pour dire si c’est bon ou non de publier un message, exposer son corps», a-t-il précisé.

Privilégier le temps entre humains

Le rapport rappelle notamment que le temps passé avec son enfant est capital, surtout lorsqu’il est plus jeune.

«Nos enfants ne sont pas de “petits adultes”, ils ont besoin de jouer, ils ont besoin que les adultes oublient leur portable pour leur donner du temps, ils ont besoin de dialoguer avec les grands et de les retrouver disponibles, à la maison, dans les parcs, pendant leurs activités, dans les villes comme dans les campagnes», peut-on lire.

L’un des outils à la disposition des parents est le contrôle parental, parfois difficile à mettre en place pour des parents peu habitués.

«L’enfant, autour de 5-6 ans, souvent dépasse au niveau technologique son parent, s’il est moindrement intéressé, parce que lui est ouvert d’esprit, il veut en apprendre tout le temps, alors les parents on est un petit peu à la remorque, on n’aime pas tant se familiariser avec ces écrans-là», a continué le conférencier.

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