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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Énergie nucléaire: «Il y a des décisions capitales qui se prennent et on ne sait rien», déplore l’opposition

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Gabriel Côté

2023-08-10T14:58:13Z
2023-08-11T02:44:39Z
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Le gouvernement Legault doit exposer publiquement les raisons qui le poussent à demander à Hydro-Québec d’étudier la possibilité de remettre en fonction la centrale nucléaire de Bécancour, selon les partis d’opposition.

«Il y a des décisions capitales qui se prennent et on ne sait rien», a pesté le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, dans une déclaration écrite. 

M. Tanguay réagissait à la révélation du Journal selon laquelle le nouveau patron d’Hydro-Québec, Michael Sabia, enclenche une étude de faisabilité sur la relance de la centrale nucléaire Gentilly-2, inactive depuis 2012.

«Le retour au nucléaire est une énorme décision et il est impératif d’entendre les Québécois et les experts avant d’aller de l’avant, poursuit-il. Il est inacceptable que l’avenir énergétique de notre nation soit décidé à huis clos, derrière des portes closes.»

Pour ces raisons, les libéraux sont d’avis que le gouvernement doit lancer le plus vite possible une discussion nationale sur l’énergie, comme ils le réclament depuis des mois. 

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  • Est-ce que le Québec peut retourner vers le nucléaire? Explications d’Yvan Cliche, chercheur en énergie au Centre d’études et de recherches internationales au micro d’Alexandre Moranville-Ouellet via QUB radio: 

Inquiétant, dit QS

Le son de cloche est le même chez Québec solidaire, qui réitère sa demande que le nouveau président-directeur-général d’Hydro-Québec, Michael Sabia, passe en commission parlementaire pour exposer sa vision de l’avenir énergétique du Québec. 

«On a fait le choix collectif de se sortir du nucléaire au Québec. C’est inquiétant que Michael Sabia et Pierre Fitzgibbon veuillent aujourd’hui rouvrir le dossier sans avoir fait la démonstration que c’est nécessaire pour remplir nos objectifs de transition écologique et sans le moindre débat public», a déclaré le député de QS Haroun Bouazzi.  

Une décision qui s’imposait à l’époque

Ministre dans le cabinet Marois quand la décision de fermer la centrale de Bécancour a été prise en 2012, le député péquiste Pascal Bérubé estime qu’il s’agissait à l’époque d’un choix «lucide quand à l’avenir du nucléaire», et il croit que le gouvernement doit s’expliquer s’il envisage de relancer le nucléaire.

«C’est la décision qui s’imposait dans les circonstances, compte tenu de l’avenir énergétique du Québec, des coûts re rénovation de la centrale, du côté environnemental», explique-t-il en entrevue, en soulignant au passage que cette décision a eu un coût politique important pour le gouvernement Marois.

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  • Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace était au micro de Marie Montpetit pour s'insurger contre Gentilly-2 via QUB radio :

«Irresponsable» d’exclure des filières, dit Hydro-Québec

Appelé à réagir, le cabinet du ministre Pierre Fitzgibbon a rappelé que l'analyse réalisée à Gentilly-2 est préliminaire. «L'idée est de faire un état des lieux des actifs de la centrale, il n'y a aucun projet en cours. Avec la transition énergétique et le développement économique, nous allons avoir un besoin important d'électricité dans les prochaines années. Il faut regarder de façon globale toutes les options qui nous aideront à augmenter notre production d'électricité pour décarboner le Québec.»

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Hydro-Québec a pour sa part souligné qu'il «serait irresponsable à ce moment-ci d’exclure certaines filières énergétiques»

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