Mobilisation en soutien à Raif Badawi: encore beaucoup de chemin à parcourir

Audrey Sanikopoulos | Agence QMI
Plusieurs personnes se sont réunies jeudi midi à Montréal pour souligner la libération du blogueur saoudien Raif Badawi, tout en rappelant qu’il reste encore du chemin à parcourir, notamment sur le sujet de la liberté d’expression.
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«Ça fait tellement longtemps qu’on fait des gestes, qu’on pose des actions, qu’on parle, qu’on envoie des lettres, qu’on fait signer des pétitions. Maintenant, qu’il soit libéré, c’est déjà un premier pas», a mentionné Colette Lelièvre, responsable de campagnes d’Amnistie internationale Canada francophone, en entrevue avec l’Agence QMI.


La libération du blogueur après 10 ans de détention pour avoir critiqué les autorités religieuses de l’Arabie saoudite et milité pour la liberté d’expression avait été largement saluée la semaine passée.
Raif Badawi n’est cependant pas près de retrouver sa famille qui vit désormais à Sherbrooke, puisqu’il est toujours soumis à une interdiction de quitter le pays pendant 10 ans.
«[La mobilisation], c’est aussi de démontrer d’une manière très "soft" qu’il y a encore des choses à négocier. On n’est pas là pour faire des grosses revendications aujourd’hui, mais on peut quand même dénoncer qu’il y a toujours des enjeux de liberté d’expression, notamment en Arabie saoudite», a précisé Mme Lelièvre.


Des négociations continuent de se tenir pour faire avancer le dossier. En février dernier, la conjointe de M. Badawi, Ensaf Haidar, a aussi envoyé une lettre au prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, pour lui demander de mettre fin à l’interdiction.
Une possible intervention d’Ottawa et de Québec ne serait pas non plus à négliger pour aider dans les démarches.
«Tous les niveaux de gouvernement peuvent intervenir ou dire qu’ils soutiennent ou qu’ils sont prêts à faire les gestes nécessaires. Il y a toujours place à ça, il n’y a personne qui n’a pas un petit peu de pouvoir là-dedans», a rappelé Mme Lelièvre.
Rappelons que plusieurs dizaines d’opposants politiques sont encore incarcérés en Arabie saoudite en raison de leurs activités militantes ou pour avoir exprimé des opinions dissidentes, selon des données d’Amnistie internationale.