Encore 571 offres de départ chez TELUS

Gabriel Côté
TELUS a présenté près de 1300 offres de départ volontaire à ses employés syndiqués au Canada depuis le début de l’année, une situation qui fait craindre aux syndicats une vague de mises à pied forcées.
«Ne soyons pas naïfs, nous avons déjà joué dans ce scénario», avertit Brian Leclerc, président du Syndicat des agents de maîtrise de TELUS.
«Ces “offres volontaires” sont la première étape. Si TELUS n’obtient pas son quota de départs, la prochaine sera des mises à pied forcées. Lors de chaque vague d’offres, nous perdons en moyenne 5% de nos membres, ce qui a réduit notre équipe de moitié en 10 ans.»
Pas moins de 571 employés du géant des télécommunications au Canada ont reçu dernièrement une offre les invitant à quitter l’entreprise en échange d’une compensation financière. Cela s’ajoute aux 700 offres de départ faites par TELUS le mois dernier.
Cette situation touche plus de 360 personnes au Québec, principalement à Rimouski et à Sainte-Marie, en Beauce.
Pour le président du Syndicat québécois des employés de TELUS, Luc Pouliot, cette façon de faire révèle la volonté de l’entreprise de supprimer des postes au Québec pour les relocaliser à l’étranger.
«Si un gestionnaire vous écœure avec vos tâches et des changements à vos horaires et qu’après on vient vous présenter un chèque, ça donne le goût de partir», dit-il.
«Puis ces emplois-là s’en vont au Maroc, au Salvador, au Guatemala, en Roumanie, là où il y a du cheap labor», s’indigne-t-il.
Pendant ce temps, l’entreprise continue de recevoir des subventions et des contrats de la part de Québec et d’Ottawa.
«Notre argent ne devrait pas servir à délocaliser nos emplois ni à faire disparaître une expertise québécoise. Ces subventions à l’innovation devraient créer des emplois, pas en supprimer», a dit M. Pouliot.
Par courriel, une porte-parole de TELUS, Catherine Leclerc, a expliqué que l’essor des «solutions libre-service» a amené l’entreprise à «faire évoluer ses activités» afin de répondre à des «besoins changeants».
«Pour soutenir cette transformation, nous continuons d’offrir des indemnités de départ volontaires avec une généreuse compensation financière qui dépasse les exigences du Code du travail du Canada et qui donne aux membres de l’équipe la possibilité de prendre leur retraite ou de poursuivre une carrière à l’extérieur de notre organisation», a écrit Mme Leclerc, en ajoutant que les offres de départ volontaire sont «une pratique courante» et que TELUS «se réserve le droit de limiter le nombre de départs».