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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Encore 500 enseignants à trouver pour la rentrée: le nombre de profs non qualifiés pourrait augmenter

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Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

2022-08-26T16:13:25Z
2022-08-26T17:24:26Z
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À l’aube de la rentrée, il manque encore 500 enseignants à temps plein dans les écoles du Québec. Le nombre de profs non légalement qualifiés pourrait encore augmenter cette année dans le réseau scolaire, admet le ministre Jean-François Roberge.  

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C’était le premier jour de classe vendredi pour les élèves de trois centres de services scolaires. Les autres petits Québécois reprendront le chemin de l’école la semaine prochaine.   

Mais la pénurie de profs compliquera la vie de nombreuses directions. Selon les plus récentes données du ministère de l’Éducation datant de vendredi soir, le réseau scolaire est toujours à la recherche de 500 enseignants à temps plein. 

PHOTO D'ARCHIVES, AGENCE QMI
PHOTO D'ARCHIVES, AGENCE QMI

Rappelons que les directions d'écoles estiment que la pénurie est deux fois plus importante si on tient compte des contrats et des postes à temps partiel vacants. 

Selon la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), il faut donc être prudent avec ces nouvelles données. «Je n’aime pas ces chiffres-là parce qu’on vient biaiser le besoin dans nos écoles. C’est 500 postes à temps plein, mais combien de temps partiels sont à combler!» souligne Josée Scalabrini. 

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En entrevue avec notre Bureau parlementaire, le ministre Roberge soutient que le portrait est pourtant semblable à celui de l’année passée. «C’est un peu moins de 1% des enseignants à l’échelle du Québec», insiste-t-il. Selon les chiffres fournis par son cabinet, il y avait environ 500 enseignants manquants à pareille date l’an dernier.  

Ainsi, dans la majorité des cas, un prof qualifié enseignera aux enfants dès la rentrée. Il se peut toutefois qu’un suppléant ou un enseignant qui n’a pas encore obtenu son brevet hérite de certaines classes. Les profs non légalement qualifiés pourraient d’ailleurs être plus nombreux cette année en raison de la pénurie de main d’œuvre qui fait rage dans le secteur de l’éducation.   

«Il est possible qu’il y en ait un peu davantage que l’an dernier», reconnaît le ministre de l’Éducation. Au printemps dernier, 4024 enseignants bénéficiaient d’une tolérance d’engagement en raison du manque criant de personnel. 

Faut-il s’inquiéter lorsque notre enfant tombe sur un prof non légalement qualifié? Jean-François Roberge ne veut pas minimiser cette situation. «Ce qu’on souhaite, c’est que tout le monde ait 100% de la formation de base et son brevet d’enseignement dès le jour 1, mais avec la pénurie qui s’est construite, [...] on doit combler les postes et former certaines personnes à mesure avec des conseillers pédagogiques, des directions et des profs mentors», plaide-t-il.   

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Moratoire sur les maternelles 4 ans exclu

Un moratoire sur la création de classes de maternelle 4 ans est exclu pour atténuer l’impact du manque de personnel dans le réseau de l’éducation.   

Québec a autorisé le déploiement de 265 nouveaux groupes pour la rentrée 2022, moins que l’an dernier, ce qui portera à 1610 le nombre de classes de maternelle 4 ans à la grandeur de la province. 

«On s’est ajusté dans le déploiement pour le faire au rythme où le réseau est capable de le faire, mais arrêter de déployer des classes de maternelle 4 ans, c’est refuser à des jeunes les services dont ils ont besoin, refuser à des parents aussi des services qu’ils veulent pour leurs enfants.»  

PHOTO D'ARCHIVES, AGENCE QMI
PHOTO D'ARCHIVES, AGENCE QMI

Le ministre de l’Éducation convient que le réseau a connu «des années difficiles», mais il anticipe une embellie. 

Une hausse de la rémunération des profs a été accordée lors de la dernière convention collective, faisant passer le salaire d’entrée de 45 000$ à 53 000$ et le sommet de l’échelle de 80 000$ à 92 000$. L’accès à la profession a été facilité grâce à la maîtrise qualifiante pour des gens qui souhaitent une réorientation de carrière, et davantage de classes spéciales ont été déployées pour les jeunes ayant des besoins spécifiques, souligne M. Roberge.   

«C’est comme si on avait eu une tempête parfaite, avec une négligence des gouvernements précédents, la pandémie qui a exacerbé les tensions. Là, c’est le temps de voir qu’on a de plus belles années devant nous en éducation», dit-il.

Tableau courtoisie, gouvernement du Québec
Tableau courtoisie, gouvernement du Québec

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