EN VIDÉO | Refoulement d’égout et une quinzaine de dégâts d’eau: l’Hôpital Sainte-Croix à Drummondville est en piètre état
Marianne Lachapelle
En novembre dernier, un impressionnant dégât d’eau est survenu au deuxième étage de l’Hôpital Sainte-Croix, à Drummondville. Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux montre une chute d'eau provenant du plafond.
Une réparation en cours qui a mal tourné serait à l’origine de l’incident. Le département touché par l’incident, la pédiatrie, est toujours fermé et a été relocalisé ailleurs dans l’établissement. Des séchoirs ont été déployés pour sécher l’endroit.
Cette situation inquiète la médecin de famille Catherine Tétreault. Elle affirme qu’un tel dégât a un impact sur la fluidité des soins.

«C’est sûr que lorsqu’on est occupé à déplacer des patients, on n’est pas occupé à leur donner les soins dont ils auraient besoin ou à réorganiser une unité. C’est principalement ça qui est préoccupant, aussi en raison de la fréquence à laquelle ça se produit», a-t-elle confié en entrevue à TVA Nouvelles.

Cet évènement est justement loin d’être isolé. Dans la dernière année, une telle situation est survenue plus de quinze fois.
«Évidemment, prodiguer des soins dans ces conditions-là, c’est difficile. Heureusement, ce dégât d’eau là était de l’eau propre, c’est la seule consolation qui peut y avoir», affirme le président de la Coalition pour un hôpital régional à Drummondville, David Bélanger.

Mais, l’état de l’eau lors des dégâts n’est pas toujours propre. «Parfois, l’eau a un couleur jaunâtre», affirme la médecin.
La fréquence de ces incidents est telle qu’un code spécifique à l’établissement de Drummondville a été créé. Le code turquoise est déclenché lorsqu’il y a un dégât d’eau majeur, qui peut avoir un impact potentiel sur les soins.
«On a développé le code turquoise pour permettre que les équipes d’hygiène et d’insalubrité puissent se déplacer rapidement et gérer les dégâts d’eau le plus rapidement pour minimiser les impacts sur les soignants et les patients», explique la Dre Tétreault.
Autres problèmes
Ce dégât d’eau s'inscrit parmi plusieurs autres problèmes qui surviennent à l’Hôpital Sainte-Croix. Il y a quelques semaines, l’urgence a subi un important refoulement d’égout.
Il y a quelques mois, le département d’oncologie a aussi subi un dégât d’eau majeur. Les travaux de réparation ont seulement pu être exécutés qu’après trois mois, ce qui a entassé plusieurs patients au même endroit.

«On est toujours occupé à éteindre des feux plutôt qu’à innover», ajoute la Dre Catherine Tétreault.
L'accumulation de ces dysfonctions à l'hôpital en inquiète plusieurs, dont la mairesse de Drummondville. Selon elle, la solution est claire: l’inscription au Plan québécois des infrastructures (PQI) est la seule issue.

«Si on attend l’inscription du PQI encore une année, il risque d’avoir des bris de services parce que des incidents comme ceux-là, il va en avoir encore de plus en plus. Ce n’est pas dû à la mauvaise volonté de personne, c’est dû à la désuétude du bâtiment. Donc, il faut dès maintenant l'inscrire au PQI pour pouvoir avoir un hôpital neuf d’ici 15 ans.»
«Investir dans un nouvel hôpital à Drummondville avec la qualité des soins qu’on est capable de donner malgré ça, c'est un investissement qui va être tout à fait rentable pour le gouvernement même en période de budget serrer comme on vit actuellement», affirme la Dre Tétreault.
Le ministre de la Santé Christian Dubé a décliné notre demande d’entrevue.
Toutefois son cabinet a indiqué par courriel que « nous nous sommes engagés à mettre en place des mesures transitoires à l’hôpital Ste-Croix en attendant la construction du nouvel hôpital, il y aura forcément des investissements requis par ces mesures. (...) Nous avons présentement des discussions avec le CIUSSS-MCQ pour déterminer la séquence des travaux et des investissements requis. »