EN VIDÉO | Le propriétaire de Liquidation Extrême s’engueule avec des clients en pleine conférence de presse

Nicolas St-Pierre
«Crosseur», «jambon», «bandit», «clown»: le ton a monté lors de la conférence de presse du propriétaire de Liquidation Extrême samedi matin alors qu’il continue de clamer son innocence pour les biens qu’il n’a jamais livrés à ses clients.
«Je suis écœuré de manger la marde de tout le monde. Ce n’est pas moi le crosseur là-dedans. Si j’avais quelque chose à cacher, je serais pas ici ce matin et ça ferait longtemps que j’aurais crissé mon camp ailleurs», a déclaré le président de l’organisation, Éric Barrette, en entrevue au Journal.

Ce dernier prétend avoir été fraudé par un certain Anthony St-Hilaire, un Québécois qui opère dans l’import-export en Asie et qui lui aurait offert des aubaines.
«C’est fait, c’est fait», a-t-il répondu aux clients lorsqu’on lui a demandé s’il s’était d’abord assuré que tout était fiable.
Marchandise jamais payée
Contacté par Le Journal samedi, Anthony St-Hilaire prétend pour sa part avoir été «jeté en dessous de l’autobus» alors qu’il assure ne jamais avoir reçu «une cenne» dans toute cette affaire.
«J’étais seulement un intermédiaire entre le courtier, le fournisseur et M. Barette. Initialement, je l’avais approché parce que j’avais un lot de VTT à liquider. Ensuite, il s’est mis à vouloir des voiturettes de golf, des pelles mécaniques et des motos. Moi j’étais censé recevoir 10% une fois que tout serait vendu», explique-t-il.
Bien qu’il soit en mesure de confirmer que le président de Liquidation Extrême a bel et bien payé les frais de transport qui avoisinaient les 200 000$, St-Hilaire assure toutefois qu’Éric Barrette n’a jamais payé la marchandise.
«Il peut bien dire qu’il ne peut pas rembourser ses clients, mais il n’a jamais payé la marchandise. Donc, cet argent-là est certainement quelque part», a poursuivi celui qui dit avoir intenté des procédures judiciaires contre M. Barette.
Où est l’argent?
Plus tôt cette semaine, Le Journal révélait que des centaines de personnes se disaient flouées par le centre de liquidation de Québec et Lévis.
C’est le cas de Hugo Lamontagne, un client qui avait précommandé 11 voiturettes de golf, qui s’est d’ailleurs retrouvé le bec à l’eau alors qu’il craint de ne jamais revoir le 35 000$ investi.
«S’il s’est vraiment fait frauder lui aussi, c’est une chose, mais la vraie question c’est: “L’argent est où?”. Ce n’est pas comme un gars qui fraude sur Marketplace. Quand tu vois qu’il a pignon sur rue, tu ne t’imagines pas qu’il va te frauder pour 1300$» explique Jason Rousseau, un autre client.
«Moi, je l’assume que j’ai été naïf, mais mes enfants ne comprennent pas pourquoi ils n’auront pas leur cadeau», a-t-il renchéri.

Pas avant mi-septembre
Rencontré dans son bureau en compagnie de deux clients, Éric Barette a expliqué que les remboursements des virements bancaires qui ont été effectués dans son compte personnel devraient se faire à compter de septembre, vu que son compte serait actuellement bloqué à cause des «nombreuses demandes de rétractation».
Or, il est impossible d’annuler une transaction une fois que le dépôt a été effectué, selon ce qu’explique Interac par l’entremise de son site web. Le client se voit donc dans l’obligation de prendre des dispositions directement avec le bénéficiaire.