En vedette dans plusieurs séries télé, Luc Senay se dit choyé par la vie
Marie-Claude Doyle
À 64 ans, Luc Senay a le bonheur de jouer dans un bel éventail de rôles, tant dans les émissions jeunesse avec Famille magique que dans les dramatiques avec 5e rang, ou même dans les comédies avec L'oeil du cyclone et Le bonheur. Le vent souffle du bon côté pour le comédien, qui vivra à fond la vanlife dans les prochains mois.
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Pour Luc Senay, jouer dans une émission jeunesse comme Famille magique est un bonheur absolu. «J’ai arrêté de jouer dans la Ligue nationale d’improvisation il y a une dizaine d’années, après y avoir participé pendant 26 ans. Ce qui me fait du bien, c’est que ce terrain de jeu (Famille magique) m’offre la possibilité de me lâcher lousse comme je pouvais le faire dans la LNI. C’est un plaisir de proposer de la folie et de l’absurdité. Quand on joue dans une série dramatique, on est au service de la dramaturgie, ce qui laisse moins d’espace pour la folie.»
C’est d’abord et avant tout l’écriture qui l’a attiré dans cette série. «Je trouvais qu’on s’éloignait un peu de la dramatique académique où il faut absolument apprendre une leçon. Ça me rapprochait plus de l’univers qui a suscité mon intérêt quand j’étais tout petit, celui de Sol et Gobelet, où la fantaisie prend le dessus sur le reste. Je trouve qu’il y a un beau dosage d’absurdité dans la série Famille magique.» Son personnage, le grand-père Gaétan Coutu, un homme qui a le pouvoir de parler à tout ce qui ne parle pas, est un grand sensible, un passionné de voyages qui ne manque pas de couleur! Dans la deuxième saison, qui est actuellement en ondes à Radio-Canada, on le verra tenter de venir en aide aux autres. Tâche qui ne sera pas nécessairement facile.
INSPIRÉ PAR DES GENS DE SA FAMILLE
Son personnage du grand-père est à l’opposé de Paul, le garagiste bougon qu’il incarne dans 5e rang. «Dans la vie en général, j’essaie d’être gentil, même si je ne réussis pas tout le temps à la perfection, mais quand je joue ce rôle, on me paie pour être méchant et chialer tout le temps. C’est formidable! (rires)» Le comédien s’est d’ailleurs inspiré de gens de sa famille. «Je fonctionne beaucoup avec la mémoire du cœur pour bâtir mes personnages. Pour celui-ci, j’ai pensé à des membres de ma famille du côté de ma mère. Je m’inspire aussi d'autres personnes que j'ai bien connues et qui ne sont plus vivantes.» Pour son rôle dans Famille magique, son inspiration est venue d'ailleurs. «Adolescent, j'ai été clown, et Gaétan vient chercher mon clown intérieur. Il a une forme de naïveté qui est plus proche du clown rouge, le naïf.» On peut également voir Luc dans la saison 2 de L’œil du cyclone, où Michel est plus présent qu’auparavant dans la vie d’Isabelle (Christine Beaulieu) et de son entourage, ainsi que dans Le bonheur sous les traits de Germain, le policier du village de Saint-Bernard-du-Lac.
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PROVOQUER LES PROJETS
Grâce aux projets dont il fait partie, Luc Senay rejoint toutes les générations en les faisant rire et en les émouvant. «C’est ce que je recherche. Je ne pourrais pas jouer le même personnage partout. À 64 ans, j’ai envie de défis.» Encore aujourd’hui, il a la chance d’avoir de beaux rôles variés. «J’ai beaucoup de gratitude envers la vie. Pendant toute ma période dans la LNI, les gens pensaient que je n’existais pas comme acteur. Or je ne jouais pas beaucoup à la télévision, mais je jouais comme acteur d’impro. Ça m’a nourri énormément et ça m’a gardé en vie. Je n’ai jamais attendu que quelqu’un m’appelle pour me demander de jouer dans quelque chose. Quand je vois des projets qui ont l’air intéressants, j’appelle les personnes concernées pour leur dire que si jamais ils cherchent un acteur dans la soixantaine avec une tête blanche et une bedaine, je suis là! (rires)» C’est d’ailleurs ce qu’il a fait pour son rôle dans la série Mégantic, produite par Sophie Lorain, Alexis Durand-Brault et Antonello Cozzolino, qui sera diffusée sur Club illico dès le 16 février. «Je trouvais la série extrêmement importante. C’est un drame humain incroyable qui existe encore dans la vie des gens qui sont là. Il y a eu des suicides après le drame. Il y a des gens meurtris, et le train passe encore à la même place. Cette série n’est pas banale. Ce n’est pas juste une série spectaculaire sur une explosion dans un village. C’est beaucoup plus profond que ça. Quand j’ai vu qu’on produisait ça, j’ai décidé d’écrire à Sophie. Si elle et Alexis ne m’avaient pas vu dans un des rôles, ça n’aurait pas été grave, mais je trouvais que ç’aurait été grave que je ne communique pas avec elle pour lui montrer mon intérêt.» Dans la série, Luc Senay joue le père d’une fille qui vient d’être acceptée en médecine.
LA VANLIFE
En mai, lui et son amoureuse, la réalisatrice Janie Gaumond-Brunet, avec qui il est en couple depuis 23 ans et marié depuis 14 ans, quitteront pour de bon le condo qu’ils ont loué pour un an dans les Cantons-de-l’Est. «On va vivre en permanence dans notre VR. On n’a pas voulu acheter le condo parce que je ne savais pas si j’allais aimer ça. Finalement, je n’aime pas ça. On a le projet de vivre dans le VR qu’on s’est acheté.» Pour l’instant, le comédien a des tournages de 5e rang et vient de reprendre la tournée de la pièce Le loup, qui prendra fin le 18 mars. «Après ça, je vais aller rejoindre Janie là où elle sera rendue avec le VR, aux États-Unis ou au Mexique. On va même documenter ça.» On pourra suivre leur périple en direct sur la page Facebook L’étoile et l’autre. Pourquoi un tel titre? «Ma blonde m’a dit: “Toi, t’es l’étoile et moi, je suis l’autre!” C’est notre compagnie Onze Onze Média qui va produire ça.» Le projet verra éventuellement le jour à la télévision sous forme de série documentaire.
Ne manquez pas Famille magique, le samedi 9 h, à Radio-Canada, 5e rang, le lundi 20 h, à Radio-Canada, L’œil du cyclone, le lundi 19 h 30, à Radio-Canada, et Le bonheur, le mercredi 21 h, à TVA.
Pour connaître les dates de la tournée de la pièce Le loup.