En prison pour avoir poignardé au visage le nouveau conjoint de son ex
Soheib Henni Mansour, qui n’admet toujours pas ses torts, espérait s’en sortir avec une peine de prison à domicile


Camille Payant
Un Montréalais coupable d’avoir poignardé au visage le nouveau conjoint de son ex-copine n’a pas su convaincre une juge qu’il pouvait purger sa peine à la maison et devra ainsi aller en prison pour deux ans.
Soheib Henni Mansour, 29 ans, est arrivé lundi matin au palais de justice de Montréal avec un sac rempli d’effets personnels. Il espérait pouvoir retourner chez lui, mais a finalement dû rejoindre, menotté, les autres détenus en direction de la prison.
«Je ne mérite pas la prison», a-t-il alors lancé.
La juge Chantal Tremblay venait de le condamner à deux ans moins un jour de détention pour son crime commis en novembre 2022.
Au terme d’un procès devant jury, Henni Mansour a été acquitté d’une accusation de tentative de meurtre. Il a toutefois été reconnu coupable de voies de fait graves.
Selon la juge Tremblay, les membres du jury n’ont pas retenu que l’accusé avait agi en légitime défense.
À l’époque, il avait envoyé un message à son ex-copine pour la féliciter de la naissance de son premier enfant.
Mais peu après, le nouveau conjoint de son ex, jaloux, est allé à la rencontre d’Henni Mansour. Les deux hommes en sont rapidement venus aux poings.
L’accusé a frappé la victime dans les côtes avec un bâton de golf. Celle-ci a toutefois réussi à le casser en deux et s’est servie d’une partie pour repousser son assaillant.
À un certain point pendant la bataille, l’homme a été lacéré au visage. Il a senti un «engourdissement et une froideur», mentionne-t-on dans le jugement.
Il n’a toutefois pas pu confirmer s’il s’agissait d’une partie du bâton de golf ou d’un couteau.
La victime s’est rendue à pied jusqu’à l’hôpital le plus proche, où on l’a soignée pour cinq lacérations, dont une plaie de 12 cm au visage.
Selon l’urgentologue qui a témoigné au procès, «cette lacération aurait pu être potentiellement mortelle si elle avait été un centimètre plus profonde».
Henni Mansour s’est rendu au même centre hospitalier, tout en appelant le 911 pour dire qu’il avait été victime d’une agression et qu’il ne retrouvait plus sa chaîne.
La victime et un ami qui l’accompagnait ont ainsi été arrêtés au départ. Jusqu’à ce que les agents aient un portrait plus complet de la situation et mettent plutôt Henni Mansour en état d’arrestation pour agression armée.
Et depuis, l’accusé n’exprime aucun remords pour la victime et banalise avec détachement la violence dont il a fait preuve.
Dans ce dossier, la Couronne réclamait quatre ans de pénitencier. Henni Mansour espérait s’en sortir avec deux ans de prison, mais à purger à domicile.
«La peine d’emprisonnement dans la collectivité serait inadéquate [...] et risquerait de banaliser le crime», a souligné la juge, Chantal Tremblay.
Henni Mansour devra respecter une probation de deux ans à sa sortie de prison. Il n’aura toutefois pas à dédommager la victime, qui réclamait 6000$ pour des vêtements et souliers de luxe, une chaîne en or et des cellulaires qui ont été endommagés lors de la bagarre.
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