En plus de la «trappe à tickets», il y a la «trappe à impôts et taxes»

Après avoir constaté de visu la facture finale des impôts qu’il a payée en produisant ses déclarations de revenus de 2023, le contribuable québécois de 50 000$ et plus comprend aujourd’hui pourquoi il a l’impression de s’être fait royalement siphonner par Québec et Ottawa.

Pensez-vous que les Québécois sont les plus taxés au Canada ou non? À cette question du récent sondage Léger/Québecor, rien de moins que 76% des répondants ont répondu «oui». On retrouve même un résultat légèrement supérieur de «oui» chez les partisans caquistes de François Legault avec un taux de 77% et chez les partisans libéraux de Justin Trudeau avec un taux de 79%.

Les Québécois qui ont participé au sondage sont-ils dans les patates? Non.

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Taux marginal d’impôt très élevé

À preuve, une récente étude fiscale de l’Institut Fraser confirme qu’en 2023, les contribuables québécois étaient les champions du Canada et des États-Unis en ce qui concerne le taux marginal d’impôt chez les contribuables gagnant un revenu imposable de 50 000$, 75 000$ ou 150 000$. Le taux marginal est le taux d’imposition combiné fédéral-provincial qui s’applique sur la dernière tranche du revenu d’un contribuable.

À 50 000$, le taux marginal s’élevait à 31,53% au Québec, à comparer à 24,15% en Ontario ou à 20,75% en Oregon, l’État américain affichant le taux marginal le plus élevé dans cette catégorie de revenus aux États-Unis. En Floride, le taux marginal était de 12%.

À 75 000$ de revenu imposable, le contribuable québécois était assujetti en 2023 à un taux marginal de 36,12%. En Ontario, le taux marginal était nettement inférieur, soit de 29,65%. Chez les Américains, l’Oregon arrive encore en tête avec un taux marginal de 30%. La Floride, elle, se fait accommodante avec un taux marginal de seulement 22%.

À 150 000$ de revenu imposable, le taux marginal d’imposition passe à 47,46% au Québec, soit le taux le plus élevé de toutes les provinces canadiennes et des États américains. Si ça peut consoler nos «riches» contribuables québécois, sachez que le Québec, à ce niveau de revenu, dépasse l’Ontario de quelques points de pourcentage seulement. Le taux marginal ontarien s’élevait à 44,97% chez les 150 000$.

Aux États-Unis, on est nettement moins gourmands envers les contribuables au revenu de 150 000. La Californie arrive en tête avec le taux marginal le plus élevé, soit un taux de 33,30%. La Floride reste toujours à la queue fiscale, avec un taux marginal de 24%.

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Le contribuable québécois siphonné

C’est à ce moment-là que le contribuable prend financièrement conscience du fonctionnement de notre système de taxation gouvernemental. Permettez-moi de vous en rappeler les grandes lignes.

1- On paie des impôts sur notre salaire.

2- On paie des impôts sur les revenus des épargnes économisées avec notre revenu après impôts.

3- On paie une panoplie de taxes gouvernementales sur les produits et services que l’on se procure avec notre revenu après impôts.

4- On paie des taxes scolaires et des taxes municipales sur la propriété que l’on a achetée avec notre revenu après impôts.

5- Et sur les investissements acquis avec notre revenu après impôts, que ce soit des actions, des fonds communs de placement, un chalet, un duplex ou un triplex, on devra payer des impôts sur la plus-value.

Après cette «brutale» prise de conscience fiscale, il ne faut évidemment pas se surprendre de voir que 75% des répondants au récent sondage Léger/Québecor ont répondu «Non, je n’en ai pas pour mon argent» quand ils pensent aux services qu’ils reçoivent des gouvernements.

C’est quand même deux fois moins qu’au Québec. Mais le problème avec la Floride, il fait chaud l’hiver!