En mode liste: cinq histoires d’ascenseur

Karine Vilder
Cinq livres qui nous font vivre bien des hauts et des bas... en donnant chaque fois aux ascenseurs un rôle clé !
L’INTUITIONNISTE
Bien avant Harlem Shuffle ou les excellents Nickel Boys et Underground Railroad (qui sont tous deux lauréats du prestigieux prix Pulitzer), il y a eu L’intuitionniste. Publié aux États-Unis en 1999, il a été le tout, tout premier roman de l’Américain Colson Whitehead. Et voilà qu’enfin, on peut le lire en français.
On y croise Lila Mae Watson, qui est sans nul doute le meilleur élément du Service des inspecteurs d’ascenseurs de la ville. Elle n’a qu’à entrer dans une cabine d’ascenseur pour savoir exactement ce qui ne va pas et ce qui doit être réparé. Qui dit mieux ? Alors quand l’ascenseur de l’un des gratte-ciel dont elle a l’habitude de s’occuper va lâcher en pleine campagne électorale, elle saura tout de suite qu’il ne peut s’agir d’un accident. Mais encore devra-t-elle le prouver... Une critique sociale haute en couleur qui vaut le détour.

LE CAS SNEIJDER
Le sexagénaire Paul Sneijder et sa fille Marie vont prendre l’ascenseur d’un immeuble de la rue Saint-Antoine, à Montréal. Ce qu’ils auraient mieux fait d’éviter, parce qu’il va y avoir un effroyable accident à la suite duquel Marie montera directement au ciel. Quant à Paul, il passera un bon moment dans le coma et pour lui, c’est le réveil qui sera le plus douloureux : sans sa fille chérie, la vie vaut-elle vraiment la peine d’être vécue ?
Si elle avait été écrite par un autre que le Toulousain Jean-Paul Dubois, l’histoire aurait facilement pu verser dans le glauque. Mais rien de tel ici, l’humour noir étant au rendez-vous d’un bout à l’autre. De tous les romans de cet écrivain, celui-ci fait d’ailleurs partie de nos préférés.

LE VERTIGE DE LA PEUR
Direction New York, l’une des villes du monde où il y a le plus de gratte-ciel. Pour quelqu’un qui a l’intention de saboter des ascenseurs, difficile de rêver mieux. Alors, autant passer à l’acte sans attendre. Pour commencer, ce sera la cabine d’un édifice de la Troisième Avenue : elle va s’écraser au sol et faire quatre victimes. Après quoi ce sera celle d’une tour résidentielle de York Avenue, puis celle d’un immeuble de la Septième Avenue. Donc d’autres morts horribles à déplorer avec, en prime, un début de panique au sein de la population. Car bien sûr, les choses ne s’arrêteront pas là.
Un thriller où la tension grimpe en flèche au fil des pages... pour nous faire atteindre des sommets d’angoisse ! Avis à celles et ceux qui ont la phobie des ascenseurs.

UNE FILLE COMME ELLE
Changement radical de registre, même si on reste à New York. Ce coup-ci, on se déplace du côté de la Cinquième Avenue, où Deepak exerce le métier de liftier dans un petit immeuble équipé d’un très vieil ascenseur. Il faut savoir comment s’y prendre pour le faire marcher et de ce fait, il y a aussi un liftier de nuit. Lequel aura bientôt un accident qui l’empêchera de venir travailler. Vite, lui trouver un remplaçant. Ce sera le neveu de Deepak, un très riche homme d’affaires de passage à New York... qui acceptera de jouer les garçons d’ascenseur sans révéler à quiconque qui il est réellement. Pas même à Chloé, la jolie habitante du dernier étage. Léger, sympathique, divertissant.

LA MALÉDICTION DU CECIL HOTEL
Sur les médias sociaux, la vidéo qui se déroule dans la cabine d’ascenseur du tristement célèbre Cecil Hotel, à Los Angeles, a été virale. On peut y voir Elisa Lam, une touriste canadienne de 21 ans, se comporter de façon très bizarre, comme si elle craignait quelqu’un ou quelque chose. Avec raison peut-être, puisqu’elle sera retrouvée morte peu après.
Pour en savoir plus il y a ce livre, qui se penche de près sur cette curieuse affaire survenue en 2013. Mais pas que. Il revient aussi sur toutes les histoires sordides qui se sont déroulées entre les murs du Cecil Hotel, l’établissement ayant entre autres accueilli Richard Ramirez — alias le Traqueur de la nuit — et Jack Unterweger — alias l’Étrangleur de Vienne —. Montées d’adrénaline garanties !
