En mode lecture: une nouvelle pépite

Karine Vilder
En 2020, l’écrivain d’origine écossaise Douglas Stuart est entré par la grande porte sur la scène littéraire avec Shuggie Bain, lauréat du prestigieux Booker Prize. Mais selon nous, Mungo, son second roman, est encore meilleur...
Mungo Hamilton, 15 ans, doit son drôle de prénom à Saint Mungo, le saint patron de la ville de Glasgow. C’est d’ailleurs là qu’il vit, aux côtés de sa grande sœur Jodie et de leur «Mo-Maw», dont les problèmes d’alcool ne cessent d’empirer depuis quelque temps.
Quant à son frère Hamish (alias Ha-Ha), il ne le voit plus aussi souvent qu’avant. Parce qu’il habite chez sa petite amie, et parce qu’il est maintenant à la tête d’un gang ultraviolent de protestants qui aiment bien s’en prendre aux catholiques du coin.
Oui, bienvenue dans les années 1990, où ce genre de guéguerre est toujours d’actualité et où, selon les standards de l’époque, il n’y a «rien de pire que d’être une tarlouze aussi faible qu’une femme»...
Partir pour mieux revenir?
Il arrive souvent que le résumé imprimé à l’arrière des livres en dise trop, beaucoup trop. Alors si possible, mieux vaut éviter de lire celui qui apparaît au dos de ce roman pour se laisser emporter petit à petit par l’histoire. Laquelle commence avec le départ de Mungo, sa «Mo-Maw» ayant décidé de le confier pendant toute une fin de semaine à deux poivrots patentés rencontrés aux réunions des AA. Le but de cette étrange entreprise ? En faire un homme, un vrai. Et pour ça, ils vont l’emmener pêcher dans un loch isolé des Highlands, où ils ne tarderont pas à avouer à l’adolescent qu’ils ont tous deux fait pas mal de prison...
On s’arrête là pour ne rien divulgâcher. Un coup de cœur.
À LIRE AUSSI CETTE SEMAINE
Quality Land 2.0

Il ne nous est pas souvent donné de lire des romans aussi déjantés que celui-ci. Il pourrait même remporter un prix d’imagination! À l’instar du premier volet, simplement intitulé Quality Land, il nous entraîne aux côtés de Peter Chômeur, qui est maintenant officiellement thérapeute pour machines et appareils électroménagers. C’est drôle et en plus, ça nous oblige à réfléchir sur la place grandissante de la technologie dans nos vies.
American Predator

Incroyable, mais vrai: durant près de 15 ans, un homme vivant à Anchorage, en Alaska, a kidnappé, violé, torturé et tué un grand nombre de personnes sans que la police ni aucun membre de son entourage ne se doutent de quoi que ce soit. Ce livre dérangeant au possible explique comment une telle chose a pu se produire dans les années 2000.
L’étonnant panda

Il faut le reconnaître, les pandas ne courent pas vraiment les rues par ici... Mais ce livre est tellement intéressant – et plein de surprises! – qu’on ne peut s’empêcher de le recommander. Ne serait-ce que pour savoir pourquoi cet ours s’obstine à manger du bambou alors qu’il a un mal de chien à le digérer.
On va déguster Paris

Mars étant le mois de la nutrition, cette encyclo-pédie abondamment illustrée s’impose. Surtout si la gastronomie française nous attire comme un aimant ! Combinant bonnes adresses où se restaurer à Paris (plus de 2000!), carnet de dégustation, recettes des grands classiques de la cuisine parisienne (blanquette de veau, paris-brest, etc.) et fiches consacrées aux produits du terroir, aux événements marquants ou aux personnages phares de la bonne chère, c’est un vrai bonheur de lecture.
Frissons garantis

Les démons de Berlin
Il y a deux ans, on a pu faire la connaissance du commissaire Siegfried Sauer grâce à L’ange de Munich, un excellent polar racontant l’enquête qui a été menée à l’automne 1931 pour tenter d’élucider le meurtre d’Angela «Geli» Maria Raubal, la nièce adorée d’Adolf Hitler.
Partant d’un autre fait réel – ce coup-ci, ça sera l’incendie criminel du Reichstag, qui abrite le Parlement allemand –, ce roman nous invite à le retrouver en février 1933 à Vienne, sous le nom de Peter Rach. Comme bien des gens à l’époque, Sauer gagne à rester caché. Hitler est chancelier du Reich depuis maintenant un mois et on ne peut pas dire qu’au pays, le climat soit léger et joyeux. Au contraire.
Au cœur de la tempête
C’est la disparition de Rosa, la femme qu’il aime, qui l’obligera à quitter sa planque. Sachant qu’elle avait rejoint la Résistance et qu’elle préparait un coup d’éclat contre le régime nazi, Sauer est persuadé qu’il lui est arrivé quelque chose de moche.
Pour en savoir plus, il se rendra donc à Berlin. Et une fois là-bas, il sera catastrophé de découvrir que plusieurs femmes ressemblant beaucoup à sa Rosa ont été défigurées et assassinées...
Une histoire captivante, à peine moins bonne que celle du premier tome de la série.