En mode lecture: une excellente prise!

Avec ce roman, la romancière camerounaise Hemley Boum nous permet de suivre deux histoires habilement enchâssées l’une dans l’autre. Un coup de cœur.

Il y a deux Zacharias dans ce livre. Le premier est pêcheur dans un petit village côtier du Cameroun. À part sa pirogue il ne possède vraiment pas grand-chose, mais entourée de sa femme et ses trois filles, il n’a pas besoin de plus pour être heureux. Du moins, c’est ce qu’il croyait. Car un beau jour, une société d’exploitation de bois va s’établir dans le coin et à partir de là, tout va changer. Notamment à cause de la nouvelle coopérative, où il est possible d’acheter à peu près n’importe quoi à crédit...

Quant au second Zacharias, il est beaucoup plus jeune que l’autre. Normal, puisqu’il en est le petit-fils. Cela dit, jamais ces deux hommes ne se sont fréquentés.

Difficile exil

Le second Zacharias a grandi dans un taudis de Douala, aux côtés de sa mère Dorothée et de tous les « tontons » qui la payaient pour obtenir des faveurs sexuelles. Alors à la première occasion, il quittera le Cameroun. En 1995, à l’âge de 18 ans, il débarquera ainsi à Paris, où il deviendra psychologue clinicien avant d’épouser une Parisienne pur jus. La seule chose qu’il n’a pas prévue ? L’expatriation, beaucoup plus difficile à supporter et à gérer qu’il ne l’avait imaginé.

Assurément l’un des très beaux et très bons livres de l’année. Et de ce fait, on en profite pour souligner que l’autrice, Hemley Boum, sera à Montréal vers la fin de la semaine dans le cadre du Festival littéraire international Métropolis bleu. Pour infos : metropolisbleu.org

À LIRE AUSSI CETTE SEMAINE

Autobiographie américaine

Ce gros bouquin réunit toute l’œuvre autobiographique de notre immortel préféré. De Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer à L’enfant qui regarde, en passant par L’énigme du retour ou Journal d’un écrivain en pyjama, c’est dix livres en un. Autrement dit, un plaisir de lecture dix fois plus grand !

Billy Summers

Juste avant de mettre un terme à sa carrière de tueur à gages, Billy Summers va accepter un dernier contrat extrêmement lucratif. Et pour pouvoir l’honorer, il devra aller vivre un certain temps dans une petite ville à l’est du Mississippi, où il se fera passer pour un écrivain venu chercher l’inspiration. Une autre très bonne histoire signée King.

Dictionnaire du vin, de la bière et du champagne

Il n’y a qu’à ouvrir ce livre pour apprendre une foule de choses sur le vin, la bière et le champagne. Quelques exemples ? Dans une bouteille, l’espace qu’on peut voir entre le vin et le bas du bouchon a un nom : l’ouillage. Quant aux collectionneurs d’étiquettes de bière et de sous-bocks, eh bien on les appelle les cervalobélophiles. Vraiment, un ouvrage qui nous réserve plein de belle surprises !

Italie – 50 itinéraires de rêve

Toujours aussi populaire, l’Italie est le pays de tous les plaisirs. Une fois là-bas, on peut aussi bien visiter des sites archéologiques extraordinaires que découvrir des chefs-d’œuvre de la Renaissance, se promener dans de nombreux villages médiévaux, déguster quantité de spécialités locales, se prélasser au bord de la mer ou faire de la rando en montagne. Et grâce à ce guide, on pourra mieux s’organiser pour en voir et en faire le maximum.

Frissons garantis

La maison noire

Parce que l’histoire se déroule au Japon et parce qu’elle est signée Yûsuke Kishi, l’auteur du livre culte La leçon du mal, ce roman nous faisait des clins d’œil gros comme ça. Et on n’a pas été déçu.

Depuis un an, Shinji Wakatsuki travaille au département du déblocage des fonds d’assurance-vie, dans une compagnie basée à Kyoto.

Sa principale tâche ? Relever les anomalies et détecter les arnaques, bien des assurés n’hésitant pas à faire de fausses déclarations pour recevoir de l’argent. Mais à l’occasion, il lui arrive aussi de se déplacer afin de rencontrer des clients.

Suicide ou meurtre ?

Pour le boulot, il va ainsi se rendre dans le quartier cossu d’Arashimaya, où habite un certain Shigenori Komoda. La maison du bonhomme est à moitié pourrie et en plus, il y flotte une odeur épouvantable. Wakatsuki n’a cependant pas encore tout vu. En pénétrant dans une pièce du rez-de-chaussée, il tombera nez à nez avec le corps d’un enfant d’une douzaine d’années se balançant au bout d’une corde. L’horreur. À première vue il se serait pendu. Sauf que dès le départ, Wakatsuki sera convaincu qu’il s’agit là d’un meurtre. En partie parce qu’à aucun moment, Shigenori Komoda ne paraîtra incommodé par la mort du gamin.

L’atmosphère est glauque, et l’intrigue terriblement noire.