En mode lecture: un roman de haut vol!

Karine Vilder
Après Patria, qui a remporté plusieurs prix en 2017, l’Espagnol Fernando Aramburu nous revient avec un nouveau petit bijou.
On s’est laissé dire que ce roman était drôle, très drôle. Et comme ce type de livres se fait d’ordinaire plutôt rare, on n’a pas résisté à la tentation de le lire. Si on a rigolé ? Pas vraiment. Souri, oui, mais pas ri. Ou si peu.
En revanche, on doit reconnaître être tombé sur un véritable petit bijou. Qui démarre en août 2018, lorsque Toni va se mettre à noircir quotidiennement quelques pages de carnet. À 54 ans, alors qu’il a la santé et un bon boulot – il enseigne la philo dans un lycée madrilène –, il a décidé qu’il se donnait encore un an et ensuite, basta.
Ce qui lui laisse 12 mois pour mettre de l’ordre dans ses affaires et surtout, pour essayer de comprendre ce qui le pousse à vouloir en finir avec la vie.
Drôles d’oiseaux
Au fil des jours, Toni nous parlera ainsi de son meilleur ami Pattarsouille, un agent immobilier qui a perdu un bout de jambe dans les attentats de Madrid du 11 mars 2004, de sa vieille chienne Pepa, des étranges lettres anonymes qu’il a longtemps reçues chez lui, de son père qui cognait et de sa mère aujourd’hui atteinte d’Alzheimer. Sans oublier son fils, Nikita, qui aurait gagné à venir au monde avec quelques neurones de plus (la preuve, il s’est fait tatouer un svastika dans le dos sans en connaître la signification !), et son ex-femme Amalia, une harpie toujours prête à lui en faire voir de toutes les couleurs.
Avec sa pointe de cynisme et son franc-parler, un récit tout simplement savoureux.
À LIRE AUSSI CETTE SEMAINE

Plus personne ne croit vraiment à la magie et à l’existence des sorcières. Mais comme il n’en a pas toujours été ainsi, les sœurs Eastwood (Bella, Agnès et Genièvre) vont réussir un beau tour de force : nous montrer que la sorcellerie existe encore, mais peut-être pas de la manière qu’on pense. Une brique dépaysante !

C’est le premier tome (sur cinq) d’une saga qui a déjà connu un immense succès dans le monde. Les grandes lignes de l’intrigue ? Pour recevoir sa part d’héritage, une femme doit cacher à son père l’existence des quatre enfants qu’elle a eus au fil des ans. Et pour ce faire, tous seront enfermés dans un grenier. De façon temporaire, bien sûr. C’est du moins ce qu’on leur fera croire...
Où partir quand ?

Où prendre ses vacances ? Grâce à cette deuxième édition mise à jour, on saura par exemple qu’en février, il faut choisir la Tanzanie (pour ses rassemblements de gnous bleus), le Wyoming (pour le ski et ses sources chaudes), le nord-ouest de la Toscane (pour sa tranquillité) ou le Cambodge (pour le soleil). Il y en a vraiment pour tous les goûts et désormais, quel que soit le mois, on saura toujours où aller et quoi visiter.
Sublimes les produits du marché à la vapeur douce

La cuisine à la vapeur douce comporte plusieurs avantages : elle préserve les qualités nutritionnelles des aliments, elle permet de diminuer la quantité de sel utilisée, elle n’altère pas la saveur des légumes et sa cuisson est bien plus rapide qu’on le pense. Ce livre nous en donne un excellent aperçu avec 200 recettes faciles à faire comprenant dhaal de lentilles corail, courgettes farcies, brochettes de truite ou terrine de poulet à l’estragon.
Frissons garantis

L’espion qui aimait les livres
Alors qu’il gagnait extrêmement bien sa vie dans le milieu de la finance à Londres, Julian Lawndsley, 33 ans, a tout laissé tomber pour ouvrir une librairie dans une petite station balnéaire du Suffolk. Une bien curieuse idée, car on ne peut pas dire qu’il en sait beaucoup sur la littérature.
Par chance, il recevra bientôt la visite d’un universitaire à la retraite qui lui recommandera de consacrer un espace de sa librairie aux plus grands classiques de tous les temps. Mais l’homme est étrange, et s’il affirme avoir fréquenté la même école que le père de Julian, bien des pans de son passé (et de son présent !) semblent être aussi clairs qu’une nappe de pétrole.
Un dernier cadeau
John le Carré a écrit ce roman il y a une dizaine d’années, soit juste après la sortie d’Une vérité si délicate. Et puis il l’a mis dans un tiroir, non sans avoir d’abord pris le temps de le travailler et de le retravailler. Les choses en seraient sûrement restées là si Nick Cornwell, son fils cadet, ne s’était pas souvenu de ce manuscrit et n’avait pas décidé de le faire publier à titre posthume. Ce dont on peut le remercier, cette toute dernière histoire signée le Carré étant carrément bonne.